
6 DISCOURS SUR L’O R IG IN E
de Pierre à chaux ôc dé marbre ; ces maflès ne* différent
entr’elles, par rapport à leur matière, que
par le plus grandou le moindre" mélange de terre
fine de différentes couleurs, que l’eau enlève fou-
vent du roc même, avec les particules- criftalines,-
ou qu'elle a même des couches de terre fupérieu-
res au rocher dans les couches du
Perfonne n’ignore que la Pierre à vin s’attache,
en tout fons, aux tombeaux ; que les particules qui
la compofont forment d’abord des couches, ôc
puis des criftalifàtions plus ou. moins confidéra*-
blés, ôc d’une plus grande ou moindre régularité,
fuivant que la matiéçe a été plus ôu moins pure,
6c a abonde bu manqué.
Il eft aufli connu que-les Chimiftes font diver-
fes criftalifàtions avec toutes fortes de felsg après
les avoir difious dansd’e'au. Ç’eft ginfi que le feL
marin le criflalifè plus^ ou moins régulièrement
dans des endroits où il relie peu d’eàu e:xpoféeaux
raïons du Soleil. On fçait encore , que lefèfdes
fources filées de.plufieurs montagnes fe criftaiifè
fiir la fixrfaçe de cette eau, à mefùr'e qu’on la fait
évaporer au feu dans des chaudières faites exprès.
Il en eft de même du vitriol, de l’alun, 6c du
nitfe.
L’expérience prouve qu’il le forme des Pierres de:
différente efpéce- dans le corps des Animaux, fur-
tout dans dbâic il n’eftprefque
aucune partie qui rf ait fourni quelquefois des tufs,
des Pierres à plufieurs couches, ôc des criftalifa-
tions.
d e s P I E R R E S . g
La Marne, ôc quelques autres terres compactes
, expofées à l’air, acquiérentune dureté qui ne
diffère que peu de celle desPierre§>
Dans dfii carrières anciennes de modernes,ilarrivas
.'fquvenf que de l’eau paffant par quelques endroits
dès.bancs dé Pie/re fupérieurs, amène des particules
criftaîfoes ôc terreufes, qüi tombant au b^s de ces
carrières, forment des concrétions tartareùfes, ôc
^ptnpofént des couchèsjtjui enVelopent deçéjçlats
àè Pierre ; aveç cette que ©^cèuchês
qui fe forment fous ces monceaux de Pierre , font
toèjojurs moins ép,ailles que-, Qejles du, deflùs j ôc
font aufii moins, nombreufes.
I I L
St F origine gépcMle des Pierres efi celle que lonindique
dans,lasfeéltm précédente*
C es criftalifàtions f m i tufs/- ces fédimens,
cesïncrufiations ^ ne peuvent|te|: attribuées,’ rai-
fonnablement quà"des molécules terreftres & faillies,
ou terreftres ôc criftalines, lefquelles s’unifient
enfomble, lorfquè le mouvement du fluide
qui leur fert de véhicule, diminue jufqu’au point de
leur permettre de s’approcher & de fe coler par un
contaéi immédiat de leurs cotés-, ou defours. plans.
Oe.mouvementconfpirarit ^reciproque feroit appellé
Atraéîion par les Philosophes Angles ; les Car-
téfens le npfnmeroient’ Impuljîon des;gh)bules du fécond
Elément ; ÔC d'autres'i’attribueroknt à la prejfion en