
2 6 L E T T R E SUR L’ORIGlKfE
Mais pour Amplifier l’hypothéfè que j’ai adoptée
, 8c pour ne pa;% chercher bien loin ledifloivant
dont D i E® defffervl pour- .oper.er lechangement
quil trouvoit à propos de faire au Globe terreftre*
je* 1© trouve dans le liquide même qui inonda la
première T erre y 8c qui en- détruifît les Habitans. Il
<eft évident que ce menftmea pju produirecet effet
fur tous les corps qui incraftoient l’ancien Globe ,
fi la tiflure, la cohéfion 8c lafolidité des pâmes de
la matière dont ils étoient compofés, étoient différentes
de celles que ces corps £ je parle principalement
destçux qui appartiennent au régné minéral)
ont reçues dêpuis fh Déluge,yeomme les
féls 8c les gonimes, par exemple, différent des
Cailloux & du fable.
L’Eau a pû auffi détremper ces corps &’les met-r
tre dans un état de fluidité , quand mêmeion leur
attribuerait une-coh^Sàn & une folidiité approchantes
de celles qu’ils ont aujourd’hui', fi lacom-
preflïon.de 1 air contribuoit à cette folidité &à cette
adhérence desparties , comme on voit que; des
corps bien polis qui s’appliquent' exactement l’un
fur l’autre, feféparent avec beaucoup de peine : il
fuffiroit de fuppofér que cette qompreflion étoit
moindre alors, ou que par l’intervention de laPùifê
lance divine, cette gravitation fut fufpendü'ê.'-:
Pour établir la poffibilité d e là'dMblutiéii des
parties foiides de l’ancieônê Terre par lun du l’autre
des moyens fiippofés, jeJerai remarquer avec
quelques Sçavans, la différence qu’il m a entre la
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tiffure; desipierres Sc des autres minërâux, de celle
des* végétaux 8c des animaux * ceux-ci compofés,
de partiesiongues, fibreufes •, <engagées*& entre-
laffées destines dans les autres ^ peuvCntdifficile-
ment *lè diffoudre danslleau :;ies autres, au contraire
étant compofés, comme le motntrent les ex-
périehçesj de petits- grains, ou de parties comtes*
qui ne peuvent pas s’engagor- Puaedans l ’autre ,
mais quife lient par une firaple applieariqn & contiguïté
, ils doivent plus atfémeot --être diffbus.
%iant à l’eau, Moïfe nom apprend une partieik«:
rité très-remarquable ,*au Ghap. II. de la Genefe y
lorfque-parlant de là terre,.après que Dieu l ’eut
créé, il obferve ap&iiEternel ne JadJott point pleuvoir
Jur la terre ; mais qu’il s’en éievàh des vapeurs, qui
retombant enfuite, arrofoient doute la Jurface.de la
terre yCafrcëft ainfî q d d faut traduire cerpaflage ,
8c nullement comme faicnotre verfcm y qui inféré»
jé neTç'ais*pourquoi, une négation dans ce verf. 6,
►Et Ce q u i montrè^que c e qui eff dit dam c e t endroit,
doit s’entendre, de tout lè tems qui a précéd
é le Déluge i c’eft que Dieu, dans l'Alliance qu’il
traita avec Noé émblit rÀC#en-Çièl pour efi êére
deïfigne : Èt voici quel fera lejîgnede l’Alliance que je
tratte avec vbus & avec toutes les Créatures qui ont été
avec véfts dans l'Arche:Je mettrai mon Arc dans la nuée,
afin qu’ilfrit four unfigne de lAlliance que je traite avec
la'Terre J& il arrivera que quand f aurai couvert la
Terredenuéefj cet Arc paraîtra dàns U nuée. Il eft
évident, ce me femble > que'Dieu parle dans cet