
i 8 D I S C O U R S SUR L’O R IG IN E
durables, ont amené 8c amènent du fable 8c des'
pierres dans le lit da lac : mais les atcerriflemens'
quife&ntJFaitS- pendant quatre près de
cette Ville ,à)fon Orient dureté de Samt-BUiJe^
:à fon Occident entre Auvernter 8c la Reufç, 8c
dans quelques autres endroits du- coté HYhjerdun ,
| 'font réellement û peu conlidérables, que ce n’eft
prèfque pasda peine d’en parler. Perfonrië riîgnore
néanmoins, dan s ce Fais, que ces-atteraflèmens font
plutôt dûs auxpluies extraordinaires^ qui tombent,
de -ternsen ternit. 8c à la fontfeifubite. dés'qbigesÿ
qu’au cours ordinaire des rivières.dont j.e viens de:
parler;.7§
, Si l ’on conffdérë^enfuite que'Ia plus grande pars
tie des pierres 8c du fable qu^J^^6ib» entraînë3 ne
viennent prefqueque d’uneportio|!f|l*fla moftfa-
gne.de Chaumont, derri^^-T'dlangm, &que ce n’eft
guére.s que-le bas de la Tourne ,i vers Trots-Ro^,
Vers-. Noir aigue, 8c vers quelques autres endroits
du. T al de-Travers, qui foÜrnîflent les amas que la
T. du coté de Colombier^ tdri coriceVJ#
facilement-quil faudroitplülîeurs milliersd’années
avant que le Seïon 8c la Reujè-enKent châtié toutes
les pierres & tout le fable des:deux montagnes
que je viens de nommer.. .Mettons pourtant qu’au
bout de plufieurs milliers'redoublée d’années , les
pierres & le fable vinlïènt'-à manquer/ les eaux
ne trouvant plus dë prifdlur unfônd immobile / i l
leur faudroit encore autant de millions d’annéesv
fëit pour réduire la matière du roc put en petites
majfes ,.fbit pour l’entraîner-
D E S P I E R R E S . 19
•W'Pofons encore, quaprès tant de m isons d'ann
é e s ,C ^ o « * , là Tourne,■ 8c les Montagnes qui
leu r font contiguës, puffènt perdre.la moitié de
leur hauteur, quoique le froid.beaucoup diminué
ne pût-plus contribuer a^rreter la neige 8c a. fendre
le rqçj & qu’il n’y .eûtaïors dans le Pais aucune
rivière affëz aJpondante_& affez'’rapide pour produire
irn pareil effet fur des maffés, qui depuis quarante
fiëcles, n’ont pas èrWre-perdu ; je ne dirai
pas uripouce, mais pas mçmeune ligne de leur fur-
face fiipérieure.
-Qui ne voit,||||&compte-là, que lerefte de la
matière de nos montagnes,. diminuées de la moitié,
ne pourroit jqmaisl être chariée jufqu aux* endroits
les plus profonds du lac,, par des rivières,
aufquelles la diminution de leur pente naturelle ,
8c le manque d’eau, faute de pluies abondantes,
& de grandes fontes de neiges j auraient ôté toute
la force.
En voilà fîifEfamment pour montrer que notre
Globe n’éft plus- en état d’etfe diffous par les eaux.
Ceci jufliffe 8c éclaircit, pour le dire enpaflànt,un
endroit où le Prophète Ifaïe aflure, que D ieu a juré
que les eaUx.de Noé ne paieront plus f ir la Terre. Mais
fila Sageflefùprëme a tellement difpoféletat! présent
.de notre Globe, emfbrtequ’il ne pmiter plus
Jïtre .diffous par l ’eau , " cette Sageftè adorable l a
confirait de manière que le leu le diffoudra un
jour.
Cependant quand j'accorderois tout, par rapport
Cij
Nouvelles difficultés,