
L E T T R E SUR L’O R IG IN E
reçu de fomblabies.de l’envoi d’un Sçavaftt de Pâtis
3 très-iiiuftre dans la République des Lettres.
J ai auffi des huîtres trouvées - dans-quelques en-
droits de ce Païs fëparèes de toute matière étranr
gçre j St qui ont confervé leur couleur naturelle.
Le feeon d é tap dans le que 1 on trouve -une partie
des foffiles dont je parle, eft celui d’une pétrification
.réelle St fonfible. Tef jgft l’état des côquilla-“-
geS qui contiennent de la-marne-durcie-,idela pier-r
re 5 des-; matières métalliqueS & minérales ; en un
mot, delà matière mêmedes.couches où ils le
peuvent enfeveii s , matières qui font adhérentes, à
ceS; corps, St qui ont même pénétré dans,fourspo^
res St dans leur fubllànce*, mais ; forts détruire'; le
coquillage quis’y voit encore tlès-di-ftinéleméiiti
Tels font le nombre prodigieux depetits coquilla*-
ges qui fo trouvent par tout où la terre -eft Ouverte
par quelque léger éboulement-ÿ -comme-font des
pétonèles St les térébratiiles : tels font les divers
hérifionsdemer, ou tchinites, les petites .cornes
d’ammon cuivrées ou dê^CQuieur jaunâtre ff qui fo
trouvent en aflez. grande quantité dans 00s frontté^
res, & qui reflemblentà cellës'que M. Wodward
a voit examinons avec de bonsmicrofoopes,& dans
lelquelles il avoît diftingtié la matière métallique
& minérale qui s’étoit attachée? à leur foperficie ou
introduite dans leurs pores.
Enfin, il y a des corps d’argile, dé marne, de
foble pétrifié, de marbre., dé Pierre à fufil, St d’autres
matières minérales St métalliques qui fe font
D E S P E T R I F I C A T I O N S . 59
moulés dans fesdoquillages-, ou qui en ont reçu
Temprëinte extérieure, fans#qu’ils paroiflentavoir
rien retenurde la matière -même du corps marin *
St de ceux-ci r'ôn peut KjB mes observations font
exaéles , eh diftirigùet de trois fortes. Il y en a dont
la fuper-fieie sé- été fimplemerit appliquée a la concavité
du coquillage-, St moiiléè dans 1 intérieur,
fins avoir pénétré*dans le corps même. Dans les
féconds, la matière pétrifiée ou durcie-'a pénétré
jufques dans ■ la’fobftaÈnte du coquillage à mefîire
qu’il périflbit ou fe conlumoit, âè forte quelle a
reçu comme en. ébauche là-forme extérieure du
dorps marin;' DanMds<roifiémes g la matière du
•flrMurk- qübavoit pénétré Jè coquillage le remplaçant
à -mefure qu ilfo-ctmfùmoit rempli -tfout le
vuide/, St a reçu l’empreinte que le coquillage
avoit donné à la-matière qui i’environnoit, ou qui
le j-prefloit' extérieurement. “ *■
f e fouis f que notre Auteur Anglois a foutenu
contre le Doéïeur Camerayms , qu’il ne fe trouve
point d empierre ou de caillou qui répréfente la figure
convexe ou extérieure du- eoquillage^imais il
reconnoît auffi qu après qu’une emi-: chargée de vî-
triol ou de quelques autres fols de cette nature, a
diflbus peu à peu les coquillages, elle peut remplir
les yiiides^ pâr des particules d^l^i^V St d’autres
minéraux qui s arrêtent St qui V accumulent dans
Ces cavités.
Au refte-, je me fuis fondé dans cette diffrne-
tion des foffiîes confidéré dans le troifiéme état ,
Hij