elle est maîtresse. L’Adrar renferme des oasis, dont
les principales sont Ouadan et Chinguéti, habitées
par des marabouts révérés de la tribu berbère Zé-
naga, des Aïdou-el-Hadj.
Les Yaya-ben-Othman, moins puissants que les
Trarza, sont très-riches, par leur commerce avec le
Maroc.
Leurs cheikhs s’appellent Ould-Aïda, du nom de
leur ancêtre Aida. Quand les princes mécontents des
Trarza (Khandoussa) ne sont pas les plus forts
chez eux, ils se réfugient dans l’Adrar, et alors les
Yaya-ben-Qthman sont des ennemis redoutables
pour Mohammed-el - Habib.
La guerre entre eux a duré longtemps, avec des
chances diverses de p art et d’autre. En 1854, Mo-
hammed-el-Habih tua Ould-Aïda en trahison, et
quelque temps après, la guerre des Trarza avec nous
ayant éclaté, le roi des Trarza, qui ne pouvait tenir
tête de tous les côtés, endoctrina le nouveau cheikh
des Yaya-hen-Othman (fils du précédent), et fit des
concessions aux Khandoussa, qui rentrèrent dans
leur pays.
Nous avons passé en revue tous les Etats avec lesquels
notre colonie du Sénégal entretient des relations
plus ou moins amicales. Les populations de ces
États sont toutes guerrières et turbulentes. Deux
ennemis sont surtout à craindre pour nous : chez les
Maures, le roi des Trarza, avec son orgueil ; chez les
noirs, Al-Hadji-Oumar, avec le fanatisme musulman
qu’il cherche à éveiller partout contre nous.
Déjà l’un et l’autre ont maintes fois éprouvé les
effets de notre puissance, et ils sont réduits aux
abois. Tout doit donc nous faire espérer, dans un
délai prochain, un succès complet et une paix fructueuse.
Nos intentions sont pures et généreuses, notre
cause est juste : le succès nous est dû.
Nous avons d it, page 8 , que l’importance du
commerce du Sénégal est d ’environ 1 2 millions de
francs ; celle du commerce de Gorée s’élève à près
de 1 0 millions, et comme, outre cela, beaucoup de
navires s’expédient directement de France pour la
côte occidentale d ’Afrique, nous croyons que l ’importance
du commerce total d e là France sur cette
côte s’approche annuellement de 30 millions de
francs. Or ce chiffre ne peut et ne fait qu’augmenter
; aussi nos possessions sur la côte occidentale
d’Afrique sont peut-être, de toutes nos colonies,
celles qui ont le plus d’avenir, et elles méritent toute
l’attention et toute la bienveillance du gouvernement.