alla s établir dans le Fouta-Damga, sous le nom
d aérè-nké, qui veut dire aussi hommes des rochers.
Aéré, en poul, veut dire rocher.
Le principal village des Guidimakha,. Diaguila,
est sur un rocher escarpé sur le bord du fleuve.
Ces Soninké.sont cultivateurs et commerçants. Ils
sont organisés en autant de républiques qu’il y a de
villages. Ils sont ombrageux, turbulents et fanatiques
; cependant, comme ils ont le goût du commerce,
ils s’entendraient assez bien avec nous, s’ils
n ’avaient pas été englobés par force dans le parti
d ’Al-Hadji. Leurs villages sont ju sq u ’aujourd’hui
pleins de Toucouleur de l’armée d’Al-Hadji, qui
leur font la loi, et les forcent à commettre des hostilités
contre nous et contre les caravanes de Maures
qui apportent des gommes à Bakel.
Avant la guerre d’AUHadji, les Guidimakha
étaient tributaires des Bambara du Kaarta et des
Maures Douaïcb. Al-Hadji les a affranchis de ces
tributs ; mais, s’il ne revient pas, les Guidimakha
payeront probablement très-cher leur moment d ’in dépendance.
On peut évaluer la population des Guidimakha
à 30 ou 40,000 âmes. Leurs villages sont grands et
fortifiés par des murs d’enceinte en terre glaise ou
tata.
LE MACINA.
Vers le commencement du dix-neuvième siècle,
tout le cours du Djoliba ou haut Niger, de Tembouctou
à Djenné inclusivement, subit la domination
poul, qui se substitua, dans toutes ces contrées,
aux dominations des Malinké (ou Bambara), des
Soninké et même des Maures. Aujourd’hui, à Tem-
bouctou, les Touareg (Berbers) et les Poul se disputent
la ville; et quant à tout le pays, de Tem-
bouctou jusqu’à Djenné inclusivement, il forme,
sous le nom de Macina, un Etat poul puissant et
compacte, fondé, il y a quarante ou cinquante ans,
p a rle cheikh Amadou, taliba (élève marabout) de
Djenné, qui fit, pendant toute sa vie, une rude
guerre sainte au Ségou, pour le convertir. Son fils,
régnant aujourd’hui, a repoussé Al-Hadji de ses
frontières, en 1856.
Cet Etat du Macina n ’est pas en relations commerciales
avec nous. Il doit exciter cependant.notre
attention, car si nous parvenons un jour à mettre le
pied dans le haut Niger, c’est probablement à lui
que nous aurons surtout afïàire, soit que, n ’obéissant
qu’à son fanatisme, il nous fasse une guerre à
outrance, soit qu’au moyen de concessions réciproques,
il consente à entretenir avec nous des relationà
pacifiques et commerciales.
LES TRARZA.
La rive droite du Sénégal, depuis les bords de là
mer ju sq u ’au marigot de Mahguen (mahguen, ento
n n o ir),, vis-à-vis de Gaé, et sur une profondeur'
variable et indéterminée, mais qu’on peut évaluer
à plus de 1 0 0 lieues, est ce q u’on appelle le pays des