Lrarza. Ce nom Trarza n ’est, àproprement parler,
que celui de quelques familles arabes dominantes
qui sont : les Ouled-Dahman, les Ouled-bou-Alia,
les Aleb, les Moussât. Les fractions des Ouled-
Dahman sont : îesOuled-Ahmed-ben-Dahman, Hal-
Attam, Ouled-Sasi, Hal-Aboulla, Hal-Agmoutar
Ouled-Mohaimedat. Ces familles dominent toutes
les populations arabes, berbères, mulâtres etnoires,
qui vivent en nomades sur le territoire dont nous
avons donné ci-dessus les limites. Les Français ont
appliqué le nom de Trarza à toutes ces populations,
et nous appelons roi des. Trarza le cheikb des Ou-
led-Ahmed-ben-Dahman, élu par les siens comme
chef de toute la tribu des Trarza, et qui, p a r suite,
commande à toutes les populations soumises, tributaires,
affranchies et esclaves, qui habitent son te rritoire.
Ce roi est plus ou moins puissant, plus ou moins
°bei, suivant qu’il a su, p a r sa valeur ou par son
adresse, bien asseoir son autorité et annuler ses
rivaux.
Le roi actuel, Mohammed-el-Habib, qui règne
depuis vingt-cinq ans, est devenu roi absolu, et il
n ’a pas plus à craindre une révolte des populations
soumises à son pouvoir, que des rivalités dans sa
famille.
En ce moment, son peuple, à moitié détruit, et
tout à fait ruiné pa r une guerre de trois ans avec
nous, p e n t, sans oser imposer a son chef une paix
q u ’il désire vivement.
Les tribus à chameaux sont tout à fait retirées
dans l’intérieur avec le roi et se mêlent aux guerres
des Douaïch.
Les tribus sans chameaux sont réfugiées dans le
Cayor ou se cachent, affamées, à une dizaine de
lieues du fleuve.
Parlons maintenant de la composition de la na-
tion des Trarza.
Comme nous Pavons dit page 17, les Berbers
Zénaga furen t les premiers blancs qui dominèrent
sur les bords du Sénégal. Ils y furent supplantés
dans le onzième siècle de notre ère p ar les Arabes
Beni-Hassan, fraction des Makil. Or les Trarza sont
des Beni-Hassan, et les Berbers Zénaga, qui habitaient
depuis la mer ju squ’au marigot de Mahguen,
sont devenus leurs tributaires. Une partie des tribus
berbères Zénaga échappèrent ensuite, à cause de
l’influence religieuse qu’elles acquirent comme m arabouts,
aux tributs imposés ; et, comme au Sénégal,
le mot Zénaga, qui a perdu aujourd’hui sa signification
historique, est devenu synonyme de
tributaire, ces tribus de marabouts repoussent ce
nom de Zénaga ; elles se désignent chez les Maures
par le nom de Tolba (pluriel de taleb, qui veut dire
étudiant, ou de Zouaia, sociétés des religieux)}
elles parlent le berbère zénaga, tandis que la p lup
a rt des tributaires, nommés chez les Maures zé-
nagà, ne sont pas Zénaga de race et ne parlent
qu’arabe.
Ainsi, les habitants du pays des Trarza seraient
composés à moitié de Berbers et d’Arabes; mais