balaya les Bamana, qui se réfugièrent dans le Foula-
Dougou.
Ces événements méritent d’autant plus l’atten-
tmn de l’historien, q u ’ils ne sont qu’un incident
d une loi générale dans cette partie de l’Afrique,
Il paraîtrait que, dans toutes ces contrées, la race
somnké avait autrefois dominé, qu’elle fut supplantée
et subjuguée par la race malinké, qui forma les
quinze^ Etats dont nous avons parlé page 26, et, à
notre époque, nous-assistons à la période de prédominance
de la race p o u l, qui envahit et. subjugue
un à un les Etatsmalinké et les débris des E tats so-
mnke, pour en faire des États musulmans , soumis
a des marabouts, d ’origine poul.
La marche générale de ces substitutions de races
a beu de l’orient à l ’occident; de même qu’en Europe,
les substitutions successives des dominations
e eltique, germanique et slave.
Les derniers rois du Kaarta sont ;
1789: — D é c é o u D é c é - K o r o .
1802. -,— M o u s s a -K o u r o b o .
i K t l . — T ig u in - K o r o .
1815. — S a k h a b a .
1818. — M o r i b a .
1835. — G a r a n .
1844. M a h m a d i -K a s td i a , détrôné par Al-Hadii.
Les Bambara du Kaarta, réfugiés dans le Foula-
Dougou, se sont donnés pour roi, en 1856, Déringa-
Mori. s
Depuis q u ’Al-Hadji est maître du K a a rta , les
Djiavara ont vu q.u’ils n ’avaient rien gagné, au contraire,
à changer de maîtres, et aujourd’hui, depuis
nos succès de Médine surtout, ils font la guerre aux
gens d ’Al-Hâdji. Une partie des Bamana, réfugiée
dans le Foula-Dougou, tente de rentrer dans le
Kaarta, et bon nombre d ’entre eux sont venus s’établir
sous la protection de nos postes de Médine,
de Bakel et de Sénoudébou.
Les Bambara et les Kaarta, au temps de leur puissance,
étaient jaloux de nous, et s’opposaient à notre
extension vers l’est, craignant que notre influence
ne se substituât a la leur. Ce sont eux qui mirent
longtemps obstacle à notre établissement à Médine.
Si leur pays se reconstitue par la retraite définitive
d’Al-Hadji, il faut espérer qu’ils chercheront
à s’appuyer sur n o u s, au lieu de nous redouter.
Leur pays, quoique fertile n ’exporte guère que dès
esclaves, de l’or, de l’ivoire, des pagnes et du beurre
végétal ; ils opt beaucoup de beaux chevaux.
En dessous des princes Massassi, il y a une classe
d ’hommes libres nommés Khassalanké, dont les
chefs sont venus habiter Médine depuis qu’ils ont
été chassés de leur pays par Al-Hadji.
La population du Kaarta devait être de plusieurs
centaines de milliers d’h ab itan ts, soit 300,000.
LE SÉGOU.
Le Ségou, État non musulman très-puissant, qui
occupe les rives duDjoliba (haut Niger), sur une
longueur de plus de 100 lieues, de Kangaba (Ka