eefptible de culture, joue aujourd’hui le principal
rôle dans la zone africaine, comprise entre les 1 0 e et
18e degrés de latitude nord.
S étant trouvés, par leur position géographique
comme par leurs aptitudes intellectuelles, les plus
rapprochés des populations blanches musulmanes
qui ont envahi-le Soudan, ils ont, les premiers, embrassé
1 islamisme, fondé des États puissants, tels
que le Haoussa, le Macina, le Fouta-Sénégalais, le
% Bondou, le Foutà-Dialon, et jouent aussi,, vis-à-vis
des peuples hoirs, avec lesquels ils sont en contàet,
le rôle de convertisseurs à main armée, que les Ber-
bers etles Arabes ont j oué vis-à- vis d ’eux depuis le onzième
siècle de notre ère. Ainsi, l’empire d’Haoussa
fu t fondé par le m arabout conquérant Othman Fou
Dir (1 ) au commencement de notre siècle ; le Fouta-
Sénégalais actuel est l ’oeuvre du marabout conquéran
t Abd-oul-Kader, à la, fin du siècle dernier;
l ’empire actuel du Fouta-Dialon fut fondé d’une
maniéré analogue, et vers les mêmes temps, par un
marabout poul du Haoussa,, nommé Alfa-Sidi, qui
conquit le pays, sur les Dialonké, ses habitants naturels;
le Macina fut fondé p a r le marabout coniudividus
restés purs de tout mélange avec les noirs proprement dits.
(1) Fou D i r , en poul, veut dire savant. Si j ’en crois les renseignements
qui me sont donnés par les Poul , nos voisins, le fondateur de
1 empire Poul de l’Afrique centrale, celui que les voyageurs appellent
Danfodio et dont le vrai nom serait Othman Fou Dir, le père enfin du
sultan Mohammed Belio, que vit Clapperton, serait un Toucouieur
du Fouta-Toro. Le Fouta-Sénégalais serait ainsi le foyer d’où rayonne
l ’islamisme dans tout le Soudan. Cela nous explique la peine que nous
a>ons à venir à bout de cet État fanatique et guerrier.
quérdnt cheikh Amadou au commencement de notre
siècle, et, de nos jours, Je marabout Al-Hadji allait
fonder un nouvel empire musulman su r les ruines
du Kaarta et de tous les Etats voisins dans le haut
Sénégal, s’il n ’était pas venu se briser contre la
puissance croissante d e là France dans ces régions.
Dans les migrations et déplacements causés p ar ces
guerres de conquête religieuse, les Poul se sont mélangés
avec leurs captifs ou voisins de race noire.
Lorsque, dans une de leurs peuplades, l’élément
noir entre dans une proportion notable et même p ré dominante,
la race mélangée est désignée, au Séné~
gai, par le nom de Toucouieur, dont nous ignorons
l ’origine; tels sont les habitants du Fouta-Sénéga-
lais, du Bondou et du Foüta-Dialon. Par contre,
nous avons sur les bords du Sénégal des tribus poul
non encore musulmanes, ayant conservé leurs moeurs
et leur sapg purs de toute influence et d,e tout mélange
étranger. C’est chez elles que nous retrouvons
le type poul p u r, tel que nous l’avons dépeint plus
haut.
L’instinct prédominant des Poul les porte à la vie
pastorale ; ils s’identifient, pour ainsi d ire , avec
leurs troupeaux de boeufs ; ils sont alors de moeurs
très-douces, mais excessivement enclins au vol.
Ceux qui ont fondé des États et des villes se livrent
à la culture ; plus ils sont mélangés de noirs, plus le
gout de la culture prédomine. Ils perdent alors leur
physionomie spéciale et leur caractère primitif, et
ils sont loin de gagner au change.