kmtes avec leurs chameaux, qui faisaient leur prin-
cipale richesse, et trafiquaient avec les noirs, à qui
ils achetaient de l’or et des esclaves, en échange de
leurs chevaux et du sel gemme qu’ils apportaient
de divers points du Sahara.
S’il est vrai que les chameaux, originaires de l’A-
rahie, n ’aient été introduits en Afrique que dans le
troisième siècle de notre ère , les pérégrinations des
Zénaga vers le sud ne remonteraient tout au plus
qu’à cette époque, c a ria vie nomade est impossible
dans ces contrées sans le chameau.
Dans le cinquième siècle de l’hégire (onzième
siècle de notre è re ), les Zénaga, des hords du Sénégal
(fleuve auquel nous avons donné leur nom, et
que les écrivains arabes ont confondu avec le Niger,
sous le nom de Nil des noirs) jouèrent un
grand rôle dans le monde.
Ils formèrent la secte des Almorávides (el mora -
betin, mot dont les navigateurs et commerçants du
Sénégal ont fait marabouts), et, poussés pa r l’enthousiasme
religieux, ils remontèrent vers le nord,
se grossirent de nombreux adeptes et fo n d è ren t,
sous le célèbre Youcef-ben-Tachfin le Sénégalais de
la tribu des Lemtouna, l ’èmpire Almoravide, qui
comprit toute la Berbérie (Etats barbaresques), le
Sahara, les îles Baléares, la Sicile et la moitié de
l ’Espagne.
E n même temps, ils se mirent à faire la guerre
sainte tout le long du Sénégal et du Niger, contre
les noirs fétichistes, les convertirent en partie, refoulèrent
ceux qui résistaient, et fondèrent, chez
ceux qui se firent musulmans, quelques colonies
fixes, qui devinrent les centres de commerce les plus
importants du Soudan.
La puissance des Almorávides ne dura en Afrique
que jusque dans le septième siècle de l ’hégire (treizième
siècle de notre ère). Depuis lors ¡ les nombreuses
fractions dans lesquelles se divisa la nation
zénaga eurent les destinées les plus diverses, comme
nous le verrons en passant en revue les populations
qui occupent aujourd'hui la rive droite du
Sénégal.
Arabes.
Après le législateur Mohammed (dans le septième
siècle de notre ère), les Arabes envahirent l’Afrique
septentrionale, conquirent la-Berbérie sur les Romains
du Bas-Empire qui y dominaient, subjuguèrent
et convertirent la plus grande partie des tribus
berbères, et prirent pied dans ces belles et vastes
contrées. Ils furent renforcés, dans les siècles suivants,
par des invasions successives, et finirent par
se partager tout lcpays, qui, autrefois, n ’avait, dans
l ’intérieur, d’autres habitants que les Berbers.
Parmi ceux-ci, les uns se soumirent et se mêlèrent
aux vainqueurs, pour faire avec eux la conquête de
l ’Espagne, les autres se dispersèrent et furent refoulés
dans les lieux les plus inaccessibles , soit p ar leur
latitude, soit p a rle u r altitude ; mais leur fuite dans
le sud ne les mit pas à l’abri de la poursuite des
Arabes, qui supportaient au moins aussi bien?