évaluer a 8 ,0 0 0 ,0 0 0 de kilogrammes, ce qui fait
15,000 tonneaux d ’encombrement. Us approvisionnent
Saint-Louis de légumes, oeufs, l a i t , volailles,
etc.
Les commerçants français de Saint-Loüis trouvent
assez de sécurité dans ce p ays, excepté dans quelques
cas très-rares, où ils rencontrent des tiédo
ivres, et encore obtient-on généralement réparation.
G est un pays auquel nous devons fortement nous
intéresser, comme à tous les pays ouolof. Le sort de
eette race d’hommes est entre nos mains, et c’est un
devoir pour nous de la diriger dans une bonne voie.
En nous y suivant, elle trouvera une existence paisible
et heureuse, qu’elle n ’a guère connue ju sq u ’ici
et notre colonie en profitera.
LE DJIOLOF ( t ) .
Le centre.presque désert du quadrilatère formé
p a r le Sénégal au nord, la Gambie au sud, l’Océan
à l ’ouest, la Falémé à l ’est, quadrilatère dont les
bords sont très-peuplés, forme le pays du Djiolof,
autrefois puissant, aujourd’hui réduit au dernier
degré d ’abaissement, par la séparation des autres
Etats ouolof et sérer, et par les razzâas continuelles
des Maqres et des Toucouleur du Fouta.
Il y a deux cents ans, bour-ba-Djiolof était encore
le suzerain des rois du Gayor et du Oualo, et même,
(l) D jio lo f est le nom du pays, ouolof est l’adjectif désignant les
habitants ou toute autre provenance du pays.
diùon, de ceux de Sin et de Saloum, quoique tous
ces rois fussent déjà presque indépendants. Aujourd’hui
même, que bour-ba-Djiolof est le plus misérable
et le plus faible de tous, les autres rois, qui
n ’ont plus conservé la moindre dépendance vis-à-
vis de lu i, .s’astreignent encore, dit-on, à certaines
formules de respect, quand ils sont en sa présence.
Le Djiolof est un pays de pâturages, et les hàbi-
lants, tout en cultivant la terre, y ont de grands troupeaux
de beaux boeufs, qui leur attirent les visites
des Maures. On croit qu’il renferme aussi de grandes
forêts de gommiers. Il s’y trouve des tribus poul
très-sauyages. Un certain nombre de villages du
Djiolof ne pouvant plus supporter une existence
sans aucune sécurité, se sont convertis à l’islamisme
et réunis au Fouta.
Ce malheureux pays ajoute encore des discordes
intérieures auxmaux qu’il a à souffrir de ses envahisseurs.
Un nommé Tanor, qui se fait appeler aujour-
d hui Silmakha-Dieng, était, il y a quelques années*
roi du Djiolof, après l’avoir emporté sur le parti
opposé. Peu satisfait d’être le roi d’un État journellement
pillé,, et convoitant le Cayor, il abdiqua et
se fit marabout. Il mit à sa place une de ses créatures,
qu’il fit périr dès qu’elle voulut agir au tre ment
que par sa volonté. Il la remplaça par une
autre qui eut le même sort, et fut elle-même remplacée
par une troisième, qui a aujourd’hui levain
titre de Bour-ba-Djiolof. G’est un nommé Bira-
Iamba. Le chef du parti opposé, plus faible que
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