k a langue des Poul purs est douce, harmonieuse,
et n a pas le kh arabe, ce qui la distingue essentiellement
de toutes les langues de l’Afrique septentrionale
sans exception. Nous ne pensons pas qu’elle ait
encore été étudiée dans sa pureté parles Européens,
Elle mérite de l ’être.
Nécessairement, depuis qu’ils sont musulmans,
lés Poul ont voulu descendre de quelque personnage
duKoran. Les marabouts leur ont inventé une
genealogie qui les fait descendre d ’un nommé Fello-
Ben-Hymier, en faisant ainsi un peuple hymiérite,
et, pour appuyer leur fable, ils se sont servi de cette
circonstance, que le nom arabe Hymier, avec un
peu de bonne volonté, peut être pris pour le dimin
u tif haymer (rougeot), expliquant p ar là la couleur
de cette race. Cette hypothèse vaut au moins éelle-
qui les fait descendre d ’une légion romaine égarée
dans le Désert.
Quoi qu il en soit, il y a de très-curieuses recherches
à faire sur cette race. Iln e serait pas impossible
que ce fût elle qui habitât l’Égypte au
temps de son antique civilisation.
Nègres.— Malinké, Soninké.
Le versant septentrional des pays montagneux où
le Niger, le Sénégal et la Gambie prennent leurs
sources,, renferment au moins une quinzaine d’É-
tals (1 ) plus ou moins considérables, dont les popu-
%
(t) Ces États sont :Ségou, Kaarla, Bakftounou, Béiédougou, Ouli,
lations parlent les dialectes d ’une même langue,/
Cette langue indique une race d’hommes, et malgré
les mélanges de sang les plus compliqués, les divisions
territoriales infinies, causés p ar les guerres et
les événements politiques, et les'différentes dénominations
que prennent les fractions séparées qui
parlent ces dialectes, il est nécessaire de les réunir
sous une même dénomination. Nous prenons celle
de la fraction la plus nombreuse, quoique aujourd
’hui elle ne forme pas les Etats lés plus puissants .
Ce sont les Mandingues, auxquels nous restituons
le nom de Malinké, qui est celui qu’ils se donnent
à eux-mêmes (i).
Nous classons donc dans la race malinké les populations
du Kaarta et du Ségou, à cause de leur
langue. Nous leur rattachons aussi, comme rameau
distinct de la même race, les peuplades si disséminées,
connues au Sénégal sous le nom de Sarakhollé,
et dont le vrai nom est Soninké (2 ), e t nous le faisons
à cause des grands caractères de parenté qu’on
remarque entre leurs langues respectives.' -
Les Malinké et les Soninké sont des noirs assez
généralement de haute taille, au système muscu-
Kantora,Bambouk, Bar, Niani, Badlbou, Sagalia, Kismis, Soulimana,
Limba, Timisso, Baléa, etc.
(1) D’après la règle de cette langue, M a li-n k è veut dire homme
de Mali. Or il est question de l’empire w Mali dans les historiens
arabes qut ont écrit sur cette partie de l’Afrique au moyen âge.
(2) D’après la règle de la langue sarakhollé q ui, ici comme dans
une foule'd’autres cas, est conforme à celle de la langue mandingue,
S on i-n k ê veut dire un homme de Soni; mais la dénomination Sont
est perdue, sans laisser de traces, de même que celle de Mali. Étaient ce
des noms de pays ou des noms d'hommes?