en hérite au détriment de ses propres enfants.
Les deux dernières reines du Oualo, Guimbotte
etN d été -Iallah , ne s’emparèrent de l’aûtorité qu’au
mépris de l’usage du pays, qui n ’admettait pas les
femmes au trône ; aussi ne se dispensèrent-elles pas
de nommer des fantômes de brak pendant qu’elles
furent au pouvoir.
Les Trarza d urent favoriser l’avénemënt d ’une
femme au trône du Oualo, et ils en profitèrent bientôt,
comme nous allons le voir.
En 1819, nous avions tenté d ’arracher le Oualo à
1 influence des Trarza pour nous y établir nous—
memes et y fonder des cultures; deux ans après, en
1821, nous renonçâmes,' de guerre lasse, à nos prétentions.
En 1827, nouvelle tentative de notre part,
et, deux ans après, nouvelle reconnaissance par nous
des droits des Trarza, Le Oualo qui, chaque fois,
s’était mis avec nous pour s’affranchir du joug intolérable
des Maures, subissait chaque fois les terribles
effets de leur vengeance.
Enfin, en 1833, la reine Guimbotte, voyant son
pays affreusement dévasté, ne pouvant obtenir de
nous aucun secours, épousa, de l’avis de son peuple,
le roi des T ra rz a , Mohammed-el-Habib, dans l’espoir
que le Oualo serait épargné par lui. Alors nouvelle
guerre de notre p a rt pour empêcher la réunion
complète de la rive droite aux Trarza, et, deux ans
après, nouvelle paix prématurée et nouvel abandon
du p a rti du Oualo. qui avait combattu pour nous.
Cependant, cette guerre de 1833 avait effrayé les
Maures, et l’on obtint d’eux, dans le traité de paix
de 1835, qui la termina, la renonciation de tout
droit sur le Oualo, pour les enfants que Guimbotte
aurait de Mohammed-el-Habib.
Depuis la paix de 1835, chaque fois que nous
eûmes des affaires avec les Trarza, comme en 1843,
1848 et 1850, le Oualo se mit avec euxhontre nous.
Il fit de même en 1854, au commencement de la
guerre actuelle, mais en un mois le Oualo fut complètement
balayé de ses habitants et de leurs alliés
maures.
Quant aux causes de cette dernière guerre, la véritable
fut que nous voulions nous affranchir d ’une
foule de tributs humiliants au Sénégal, et nous y
établir d u n e maniéré forte et digne; mais nous
eûmes à nous appuyer d’une violation formelle du
traité de 1835, car Guimbotte avait eu du roi des
Trarza un fils, Ely, qui, dès sa naissance, fut considéré,
au mépris de conventions que Mohammed-el-
Habib n ’avait jamais prises au sérieux, comme l’héritier
présomptif du Oualo, et il en était le maître
réel sous sa tante Ndété-Iàllah, en 1854, lorsque
commença la guerre.
Aujourd’hui, le Oualo conquis a été déclaré province
française, et tout retour sur cette décision est
impossible. Le premier homme qui se déclara pour
nous dans le Oualo fut Fara-Penda, un des chefs des
Logre, réfugié dans le Cayor, à la suite des persécutions
qu’il eut à subir dès qu’Ely fut en âge d ’é-
lever des prétentions au commandement dans le
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