autrefois au Oualo; il fut , conquis par le Cayor et
presque abandonné par celui-ci aux T ra rz a , qui y
étaient les seuls maîtres. Aujourd’hui, ce pays ne
reconnaît d ’autres chefs que nous, et fait partie de
la banlieue de Saint-Louis. Seulement, il paye encore
des impôts au damel. On l’en affranchira au premier
tort du damel envers nous'.
Le Gandiole se compose de trois villages très-
rapprochés les uüs des autres et situés à l’embouchure
du Sénégal. Nous l’avons pris sous notre protection
contre le damel, qu’il reconnaît cependant
pour son roi, etcontrelesMaureâ. Beaucoup de sujets
français habitent Gandiole et y font du commerce.
Sur le territoire de Gandiole se trouvent des salines
naturelles qui rapportent 2 0 ,0 0 0 francs pa r an :
moitié aux gens du village qui recueillent le sel, et
moitié au damel, ou plutôt à linguêre (la femme du
damel prend ce titre et le conserve quand elle est
veuve, de sorte qu’il peut y'avoir plusieurs liîi-
guères).
Lé Gandiole se considère à peu près comme français
5 mais il faudrait qu’il le fût complètement, et
il serait à désirer que le damel consentît à nous le
vendre avec ses salines. Gn pourrait lui offrir pour
Cela 10,000 francs de rente annuelle. On affermera
it les salines et l’État y gagnerait. Le damel n ’y
gagnerait pas moins , car ses percepteurs lui volent
plus de la moité du produit de ses impôts.
Le damel actuel, nommé Ëiraïma, est un jeune
homme de vingt et quelques années, qui s’empoiëonne
jour, et nuit avec notre sangara. Il y a trois
ans qu’il a été nommé, et il a déjà failli plusieurs
fois être emporté par ses excès d’intempérance.
Le damel est élu dans la famille royale p a rle
diaoudin-Boul ou chef héréditaire des diambour
(hommes libres du pays).
Dans le Cayor, comme dans le Oualo, les dévastations
des Maures et le sangara des Européens ayant
augmenté l’abrutissement de la nation, l’influence
et les prérogatives des hommes libres, qui en sont
la partie Saine, ont progressivement diminué au
profit des captifs de la couronne, espèce de bandits
armés qui sont à la dévotion du roi, dont ils sont
les fidèles compagnons de débauche, et qui, èn retour,
leur permet toute espèce de brigandages dans
le pays. On les appelle les tiédo du damel.
En 1856, le diaoudine-Boul se révolta contre le
damel, à la tête des diambour, pour nommer à sa
place un autre damel de la famille rivale, celle des
Mayor. Biraïma est de la famille Gueidj, qui a supplanté
l’âutte depuis environ cent ans, Diaoudine-
Boul fut vaincu et tué dans la bataille. Son frère.
Samba Maram-Khay, chef de son parti, est réfugié
à Saint-Louis avec un certain nombre de ses p a rtisans.
C’est un homme à ménager pour l ’occasion, si
le damel se conduisait mal envers nous, et nous forçait
à user de répression à son égard.
Le Cayor et le Ndiambour font un grand commerce
avec Saint-Louis. Ils exportent de très-
grandes quantités de inil et d ’arachides^ qu’on peut