Ceux qui sont musulmans échappent à cette cause
de dégradation, sont plus propres, plus laborieux,
mais une intolérance absurde vient souvent alors
obscurcir leurs bonnes qualités naturelles.
Les Ouolof, au milieu desquels se trouvent nos
principaux établissements de la côte de l’Afrique,
vivent avec nous ou auprès de nous depuis plusieurs
siècles. Il y a , malgré de petites discordes, une
grande sympathie entre eux et les. Européens qui
habitent le pays pendant quelque temps ; ët une
race mélangée, assez nombreuse, a été le résultat de
ce contact prolongé. Cette classe de la population a
fait des progrès bien remarquables depuis le commencement
de ce siècle, sous le rapport de l’éducation,
de la moralité, de l ’habillement, de la manière
de vivre publique ét privée. Elle a perdu, dans ces
dernieres années , des privilèges commerciaux qui
faisaient sa richesse et dont elle n ’avait pas su profiter
sagement. Aujourd’hui, elle n ’est plus retenue
à ses préjugés que p a r quelques vieux représentants
des anciennes idées, dont le nombre diminue heureusement
de jo u r ett jo u r. Ces obstacles vaincus,
ces liens brisés, elle s’identifiera complètement avec
les Européens, tout en conservant cependant son
caractère propre, dont le fond est la douceur, la
bienveillance, 1 indulgence exagérée et qui manque
de ressort, d énergie et d’activité. Après avoir classé
par races les habitants du Sénégal, passons en
revue les différents États formés pa r ces races.
IF. OUALO.
On s’accorde à dire que toute la race ouolof fut
autrefois réunie sous un seul roi, dont le titre était
bour-ba-Djiolof. Cet empire se serait ensui te divisé
en trois Etats indépendants, et le Ouata est l ’un
d’eux.
Le Ouata ne comprend plus qu’un territoire de
400 lieues carrées 'environ sur la rive gauche du
Sénégal, près de son embouchure : il n ’y a pas un
siècle qu’il en comprenait autant sur la rive droite.
Cette moitié du Ouata a été successivement détruite
et envahie par les Trarza. Une partie des populations
refoulées se réfugia et s’établit dans une province
du Cayor, qu’on appelle le Ndiambour, pù
elle est encore aujourd’hui.
Le système de gouvernement du Ouata était assez
compliqué, snrtout dans les dernières années, où les
Trarza avaient tout fait pour le désorganiser et lui
ôter toute force.
Le chef du pays s’appelait brak; il était élu par
les sib et baor, chefs des diambour ou hommes libres,
et choisi dans les trois familles des Tëdiek, des
Djieus et des Logre. Les princes de ces trois familles
et les chefs de quelques autres portaient le
titre de kangam. La loi d’hérédité comptait pour
beaucoup dans le choix du brak, mais, l’hérédité
dans le Oualo est très-biz arre, elle est collatérale
pa rle s femmes.. Ainsi, à la mort d ’un chef ou d’un
simple père de famille, c’est le fils de sa soeur qui