mamy et quelques chefs influents des environs.
On payait, avant la dernière guerre, des coutumes
considérables au Fouta : le gouvernement, plus
d e 2 ,0 0 0 fr., etçhaque navire du commerce,,suivant
son. tonnage, de 500 à 1,500 fr. pour passer à
aidé, de 1 0 0 à 300 fr. pour passer à Guédé, et,
outre cela, d ’autres coutumes aux chefs des villages
ou des villages où l’on traitait. Tout cela a été complètement
supprimé depuis quatre ans, mais le
■ de la peine à en Preildre son parti, quoiqu
il 1 ait officiellement déclaré, par l ’organe de
l ’almamy.
En somme, c’est un peuple auquel nous devons
tâcher d’enlever ses travers et ses torts envers nous •
pour entretenir ensuite avec lui les relations les *
plus bienveillantes, car il y a chez lui l ’élément qui
doit nous faire réciproquement prospérer, l ’amour
du travail. Il faut, avant tout, maintenir radicalement
la suppression de toute coutume.
Tout nous manque pour évaluer la population du
Fouta-Sénégalais. I ly a de très-nombreux villages-
le long du fleuve, du bras de l’île àMorfil, et des \ "
marigots intérieurs de Màtam à Saldé et deMatam
à Guellé. Les plus grands villages sont : Aéré dans
le Toro, Boumba et Goléré dans leLao, Aniam et
Tchilogne chez les Bosséiabé, Canel dansleDamga,
Boké chez les Irlabé, etc. Ces grands villages doivent
avoir 4 à 5,000 habitants. Pour risquer un
nombrè, nous supposerons au Fouta 300,000 âmes.
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l e gadiaga (Guoy et Karnêra).
En remontant la rive gaüche dufleuve, on trouve,
après le Fouta, le Gadiaga, pays dont tous les villages
sont sur le bord même du fleuve, qui est habité
par des Soninké, et qui s’étend sur une longueur de
30 lieues, depuis le marigot de Nguérer, au-dessus
de Dembazane, ju sq u ’àBoungourou inclusivement ;
il est donc coupé en deux p a rle Falémé. Ces So-
ninké sont venus du Kaarta il y a plusieurs siècles.
Leurs chefs étaient la famille des Bakiri, régnant
encore aujourd’hui. En 1819, ils nous vendirent le
terrain du fort de Bakel ; en 1844, la perception,et
le partage des tributs annuels q u ’ils nous- faisaient
payer pour 1 occupation de Bakel, et pour avoii le
droit de passer a Tuabo et de commercer avec le
haut pays, amenèrent dés discordes dans la famille
régnante des Bakiri. Il y eut guerre civilë entre le
chef de Tuabo, Sàmba-Coumba-Diama, et le tunka
(roi en soninké) Dadj, qui résidait alors à Kotéré.
Le Bakiri Samba-Yacine, qui avait une gréuide influence
de l’autre côté de la Falémé et qüi était du
parti de Dadj, fit, avec l’aide des Bambara, un
grand massacre des Bakiri de Tuabo. A la suitVde
cette guerre, il y eut séparation du Gadiaga en deux
Etats. En dessous de la Falémé, le Guoy, dont lé
chef, résidant à Tuabo, conserva le titre de tunka ;
et au-dessus, le Kaméra, où dominèrent les fils de
Samba-Yacine. Trois d ’entre eux ont été tués par1
Al-Hadji, ét un quatrième est mort pendant la
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