boivent. L or ne s’extrait pas seulement en paillettes
d e là terre, mais aussi de pierres plates extraites
du sol et que l’on brise.
On ne cultive pas la terre dans le Bouré ; mais il
s’y trouve de nombreux troupeaux et de vastes p â turages.
Les habitants sont nombreux, riches, bien armés
de fusils, et ils se,réfugient dans leurs trous de mine,
quand ils sont attaques parleurs ennemis. Ces trous
ont de 5 a 6 métrés de profondeur, avec de longues
galeries horizontales.
Les Dialonké (habitants du Dialonkadougou) et
anciens hahitants du Fouta-Dialon) vont acheter de
1 or, à Bouré, pour leur usage. Des habitants duBa-
lea viennent aussi acheter cet or pour aller le vendre
dans le Fouta-Dialon, ou aux comptoirs européens
de la côte.
Ce pays est gouverné par un roi. Les chefs sont .
musulmans ; ils ont été convertis à cette religion p a r
les Dioula, marchands voyageurs, pour la plupart
soninké. Les jeunes gens, et la masse du peuple,
sont encore indifférents, et font usage des liqueurs
fortes.
Il y a une route qui mène du Bambouk au Bouré.
Entre le Boure et le Bambouk se trouve le village
fortifié de Tamba, village ennemi des musulmans,
et qui, à ce qu’il paraît, faisait payer tribu au
Bouré.
La prise et la destruction de Tamba fut le premier
fait d armes d ’Al-Hadji-Omar dans sa guerre
Sainte. Aussi les gens de Bouré lui sont-ils dévoués,
à ce qu’on dit. Après le passage d’Al-Hadji, Tamba
a été rétabli par ceux des habitants qui avaient
échappé au massacre.
Les pays non musulmans qui entourent Bouré, le
Dialonkadougou, le Gadougou, le Foula-Dougou.
sont ennemis d’Al-Hadji. Le Bouré est habituellement
en guerre avec le Ouassoulou, Etat non musulman.
Ces renseignements sur le Bouré ont été donnés
par le nommé Toumané, soldat au bataillon de tirailleurs
sénégalais, natif du Nabou, pays habité
par les Dialonké, à une journée de marche du Bouré,
du côté du Dialonkadougou.
G t l D I M A K H A ,
Une peuplade soninké habitait en souveraine le
Gangari ou Gangara, pays situé sur la rive droite
du Sénégal, un peu dans l’intérieur, à l’ouest du
Diafouna, province du Kaarta, et vis-à-vis du Ga-
diaga. Envahie, comme tant d’autres, p a rle s Maures,
qui la soumirent à un tribut après l’avoir convertie
à l'islamisme, elle fut obligée ensuite de
quitter l’intérieur pour tenter de se soustraire à
leurs déprédations. Refoulée sur les bords du Sénégal,
elle se divisa en deux fractions : l ’une forma une
douzaine de grands villages, sur la rive droite, depuis
Diaguila, en face de Bakel, jusqu’au Khasso,
sous le nom soninké de guidi-makha, qui veut dire
les hommes des rochers ; l’autre traversa le fleuve et