■pour les autres produits. Les coutumes du gouvernement
ont cessé d ’être payées, et pour remplacer
es coutumes exigées du commerce, qui semblaient
nous faire les tributaires des Maures, on a proposé
à leurs rois de leur faire percevoir un droit de sortie
équivalent sur leurs gommes. Jusqu’aujourd’hui,
les Douaich seuls ont accepté ces nouvelles conditions.
Il y a lieu d ’espérer que les Trarza et les
Brakna ne tarderont pas à les imiter.
Passons à quelques renseignements sur la famille
royale des Trarza. Le mode de succession est héréditaire
p a r voie collatérale masculine, mais avec la
sanction des principales branches de la famille.
Tous les Trarza, proprement dits, descendent de
Terrouz, qui leur a donné leur nom (trarza, forme
plurielle de terrouz).
Les Guled-bou-Alia, les Aleb et les Moussât, sont
aujourd’hui les moins puissants parmi eux.
Les Ouled-Dahman, descendant de Dahman,
forment les tribus dominantes de la nation.
Les Ouled-Ahmed-ben-Dahman. en sont la fraction
principale ; ils sont, comme leur nom l ’indique,
descendants d’Ahmed, fils de Dahman. Ils se
divisent en deux branches, l’une descendant de
Brahim, fils d ’Ahmed, qu’on appelle les El-Tounsi,
qui ne donne pas de rois, mais contribue à leur
élection; l ’autre, descendant d ’Addi, l’aîné des fils
d Ahmed (et qui a donné son nom à Portendik,
port d Addi), se subdivise encore en deux branches :
celle qui descend de Cherghi, fils d ’Addi, qu’on
appelle El-Cherghi-ould-Addi, ne donne pas non
plus de rois, et a seulement beaucoup d ’influence
sur les. élections ; c’est la branche de Mohammed-
Chein et de ses fils, qui se dit la suzeraine de tous les
pays des noirs, et leur faisait payer tribut, même au
Damel (1). L’autre branche est celle qui descend
d ’Ely-Chandora (dont il est parlé dans l ’histoire du
Père Labat), et dans laquelle sont choisis les rois
dès Trarza.
Le fils aine d Ely—Chandora fut Amar, qui régna
après lui, et tous les rois, ju sq u ’en 1817, furent les
frères, les fils, petits-fils et arrière-petits-fils de cet
Amar-ould-Ely, savoir : après lui ses trois frères,
Mokhtar, Mohammed-Babana et Addi; puis son
fils Mokhtar, puis les quatre fils de ce Mokhtar, savoir
: Mohammed-ould-Mokhtar, Ely-Kouri, Aléït
e t Amar-Coumba.
Ensuite vinrent les fils d ’Ely-Koùri, Moham-
med-Ely-Kouri et Mokhtar. Ceux-ci ayant été appelés
très-jeunes à régner, le prince Amar-ould-
Mokbtar, de la famille royale, comme descendant
d. Ely-Chandora, non p a r Amar, le pere du rameau
régnant, -mais par Ghergbi, fut regent, puis usurpateur.
Mokhtar; après avoir lutté contre lui, abandonna
(l)L e s deux branches El-Tounsi et El-Cherghi-ould-Addi ont reçu
le sobriquet de Khandoussa (nom d ’un insecte qui passe pour en dévorer
de plus petits), sous lequel ils sont connus au Sénégal. Ils sont
les plus riches des princes trarza. Quand ils sont mécontents et ne
peuvent pas avoir le dessus chez les T rarza, ils vont dans l’A d ra re tse
joignent aux Ouled-Yaya-ben-Othman.