dernière guerre ; il ne reste plus que Bakar, que
nous avons nommé chef des habitants de Makhana.
Depuis 1855, toute espèce de coutume a cessé
d’être payée tant au Guoy qu’au Kaméra. ,
D’après la position géographique des deux parties
du Gadiaga, le Guoy p rit toujours son point d ’appui
sur le Fou ta, et le Kaméra sur les anciens maîtres
du haut Sénégal^ les Bambara du Kaarta.
Aussi, dans la grande guerre à laquelle nous assistons,
entre le Fouta et le Kaarta, guerre qui n ’est
qu’un épisode de la longue lutte qui existe depuis
si longtemps entre les races poul etmandingue, les
Soninké du Guoy ont été complètement entraînés
dans le parti d’Al-Hadji par les Toucouleur du
F outa; ceux du Kaméra ont été en butte à ses implacables
vengeances. Il débuta en 1854 sur les
bords du Sénégal, par le massacre de la population
de Makhana, capitale du Kaméra. Il est résulté
aussi de là que le Kaméra nous est aujourd’hui
plus sympathique que le Guoy.
Il y a, dans le Gadiaga, des villages de marabouts
dont l’influence 's’élevait insensiblement à côté du
pouvoir des Bakiri, musulmans peu zélés. E n 1854,
lorsqu’Al-Hadji se trouva un moment maître de
tout le h au t Sénégal, il avait déjà renversé les Bakiri,
au profit de ces marâbouts, dont l’un avait été
nommé par lui almamy du nouvel Etat théocrati-
que. Depuis lors, les gens du Gadiaga, suivant les
circonstances de la guerre, ont dix fois abandonné
et réoccupé leurs villages. Entre la crainte qu’ils
ont de nous et celle bien plus grande que leur in-
spire encore Al-Hadji, ils ne savent quel parti pren-
re. i - adji disparaissait, ils seraient tout à
fait soumis à notre influence.'Profitant de cette
guerre nous leur avons enlevé le beau et riche
yi âge de Ba-kel, au milieu duquel était placé notre
ort, et, aujourd’h u i,-c ’est à tout jamais une ville
rançaise, dont nous avons fait le chef-lieu de nos
possessions du haut du fleuve.
Le village de Makhana, qui a toujours été bien
lspose et a combattu pour nous, a été transporté
en 1857 a Arondou. (confluent de la Falémé), et y
est protégé par le stationnaire le Galibi.
La population du Gadiaga peut être évaluée à
°U âmes- G’est la population la plus commerçante
de tout le.Sénégal; elle envoie des caravanes
au lôm dans l ’intérieur, et fournit une foule
_ agents inférieurs au commerçe de Saint-Louis et
de laptots a nos navires.
On y fabrique un peu de fer pour l’usage des ha bitants.
,
Les productions du. pays sont : de bon in d ia ,
des arachides; du mil, des légumes et du sésame? >
LE BONDOü.
Le Bondou est un État poul et musulman qui s’étend
dans 1 angle occidental formé p ar le Sénégal et
la Faleme. D’après la tradition, il n ’a pas été fondé
par la conquête, mais par la cession volontaire faite
a des Poul, émigrants du Fouta-Toro et d’autres