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malia) à Djenne exclusivement, et qui a pour tributaires
les pays de Bakhounou, Foula-Dougou, Ga-
dougou, Mandin, Baléa, Ouassoulou, etc., est une
monarchie absolue et héréditaire. Les habitants sont
Bamana (Bambara), comme ceux du Kaarta.
La famille régnante était anciennement celle des
Massassi-Courbari : à ia suite d ’une révolte des esclaves
, ,1s furent massacrés. Quelques-uns s’échappèrent
et allèrent fpnder le K aarta ; d ’autres furent
conserves comme captifs dans le pays, à Ségou-Koro,
qui était leur capitale, et leurs descendants, quoique
entourés de considération, portent une chaîne d ’argent,
comme signe de servitude. Depuis cette révou
tio n , c’est la famille du chef des esclaves qui
règne. . 1
La capitale actuelle est Ségou-Sikoro, près de
oegou-Koro.
Ségou est la ville la plus considérable de tout le
eours du Djoliba (haut Niger); c’est un pays très-
commerçant. On s’y sert, comme monpaie, d ’un
petit coquillage, nommé kouronkicè (cauris), et qui
est importé par les Européens.
, La navigation, sur le Djoliba, se fait au moyen
de grandes pirogues, construites avec des troncs de
benténier.
Le fondateur de l’État musulman du Macina ,
nommé Chikh-Amadou, taliba poul de Djenné, fit,'
il y a quarante ans, au royaume de Ségou, une te rrible
guerre, à la suite de laquelle ily eut une grande
famine dans les deux pays. Chikh-Amadou mourut,
ainsi que Da, le roi de Segou. Leurs successeurs firent
la paix. Depuis ce tempsj le Macina exerce une certaine
influence sur le Segou, et nous avons vu une
chose très-singulière en 1855 : c’est le Macina repoussant
Al-Hadji-Omar, lorsque celui-ci, après
avoir conquis le Kaarta, voulait envahir le Ségou.
Les marabouts du Macina, regardant les populations
du Segou comme leurs néophytes, ne veulent pas
laisser entreprendre leur conversion par d’autres,
et cela se comprend d ’autant mieux, que la manière
de convertir des musulmans est très-lucrative pour
les convertisseurs.
Nous entretenons, .jusqu’à présent, peu de relations
avec le Ségou; cependant quelques petites
caravanes s échangent tous les ans entre ce pays et
nos postes de Bakel et de Médine.
Ces relations deviendraient beaucoup plus importantes
et fréquentes, si les pays intermédiaires offraient
toute la sécurité désirable, ou si, par la créa- '
ti°n de postes nouveaux sur le Bafing, nous nous "
rapprochions du Djoliba.
Depuis une quinzaine d’années, la route directe
de Médine a Ségou, pa r le Kaarta, était interceptée
p a rla guerre des Bambara avec lesDjiavara. Ilfallait
faire un détour vers le nord et passer par les étapes
suivantes :
l re j o u r n é e .— Médine, Khoulou, Modia(Khasso).
2 j o u r n é e , — Koniakaré ; Marila , Sakarégui ,
Béenna {Kaarta).
3 e journée.— E l jman é , D i a k g a l é ,F a n g a (A a a r /a . )