qü’eux la rude vie du désert, et, aujourd’hui, les ha-
citants de l’Afrique septentrionale, depuis le littoral
de la Méditerranée ju sq u ’au pays des noirs, sont à
peu près, pa r parties égales, d ’origine berbère et
d ’origine arabe.
Entre autres invasions, il y en eut une très-importante
vers.le milieu du cinquième siècle de l’hégire
(onzième siècle de notre ère). Elle se composait
principalement des tribus arabes de Hilal et de So-
leitn. Avec elles se trouvait la tribu de Makil, tribu
hymiérite ou de l’Yémen, et, par suite, ne descendait
pas d ’Ismaïl, fils de Jacob; cette tribu, peu
nombreuse au moment de l’invasion, se multiplia
par la suite, au point de devenir une des plus puissantes
de l’Afrique occidentale. Les Makil se divisé»
rent en trois fractions s les Beni-Obeïd-AIlah, les
Beni-Mansour et les Beni-Hassan. Ces derniers, nomades
par excellence, s’étendirent dans les régions
sablonneuses du désert ju sq u ’aux lieux qu’habitaient
les Zénaga, affaiblis après la chute de la puissance
Almoravide, dont ils avaient étéles fondateurs,
c’est-à-dire dans le septième siècle de l’hégire (treizième
siècle de notre ère). Les Arabes Béni-Hassan
ou Hassan subjuguèrent les tribus berbères Zénaga,
les soumirent jà l ’impôt, et dominèrent à leur place
sur les bords du Sénégal. Ils achevèrent contre les
noirs l’oeuvre commencée de conversion et de refoulement.
Cependant quelques Berbers reprirent le
dessus dans le h au t du fleuve, comme nous lev er-
tons en parlant de l’Etat des Douaïch.
Les Arabes des bords du Sénégal parlent un arabe
plus ou moins corrompu, suivant les tribus. Les
gens instruits connaissent et écrivent Correctement
leur langue.
RACES NOIRES.
Les noirs se divisent, comme les blancs, en races .
distinctes, par la teinte plus ou moins foncée de la
peau, par les formes du corps ou les traits du visage,
et par leur degré d’intelligence. Ces races sont gé-
néralemenbtrès-mélangées entre elles. Un des meilleurs
guides pour les distinguer les unes des autres,
ou du moins pour retrouver leurs principales divisions,
est l’étude de leurs langues et dialectes.
Bornant nos recherchés aux bassins du Sénégal
e t dü haut Niger, nous dirons à priori que nous y
trouvons trois races bien distinctes : la race poul,
la race malinké, à laquelle nous rattachons les Sô-
nin k é ,la race ouolof, à laquelle nous rattachons les
Sérer.
Poul (1).
Sous le nom de Peul, Poul, Poular, Foui, Foulah,
Foulan, Fellah, Fellatah, Fellan, Fellatin, une race
d’hommes brun rougeâtre, aux cheveux à peine laineux,
aux traits presque européens, aux formes
sveltes (2 ), à l ’intelligence assez développée et sus- •
(1) L’Afrique, dans la Genèse, est désignée sous le nom de F ou t;
c’est le nom que les Poul donnent encore aujourd’hui à la plupart des
pays qu’ils habitent.
-(2) Gomme nous le disions un peu plus "haut, cette race, comme
les autres, est très-mélangée, et ce portrait 11e convient qu’à quelques