contrées, par le roi des Soninke du Gadiaga, de vastes
deserts, qui s’étendaient derrière la bande de
terrain que ces Soninké occupaient le long du
fleuve. ‘ '
Depuis sa fondation, leBondou s’est maintenu indépendant
à côté du Fouta, son terrible et turbulent
voisin; d abord, quoique moins vaste et moins peuplé,
la forme de son gouvernement monarchique
absolu et héréditaire, lui donnait une force d’ensemble
qui manque complètement* à la république
théocratico-démocratique du Fouta; ensuite, il s’appuyait
sur les Bambara; aussi fu t-il complètement
divisé dans la guerre Suscitée par Al-Hadji. 'ï’ous
ceux chez qui le sentiment religieux dominait ou qui
étaient hostiles à la branche régnante, prirent parti
pour Al-Hadji et le Fouta. Les quelques partisans
de la branche régnante furent réduits à se sauver
dans le Kaarta. C’est la que nous allâmes chercher
Boubakar-Saada, fils de feu l’almamy Saada, qui
nous vendit Sénoudébou en 1848, pour le nommer
almamy sous notre protection. Seul d ’abord, il
releva peu à peu son parti avec l’aide dé nos armes,
et est aujourd’hui reconnu comme maître du Bon-
dou. Les dissidents ont quitté le pays, et sont,
les uns chez les Güidiniakha , les autres dans le
Fouta.
La famille régnante, descendant de Malik-Si,
fondateur duBondou, est celle des Sissibè.
Voici les noms des almamy du Bondou, depuis
Amady Aïssata, qui régnait à La fin du siècle dernier,
fit la guerre au grand Abd-oul-Kader du Fouta
et le tua :
A madi A ïs sa t a .
M o u s sa .
T o u m a n é , q u i bâtit Somsom-Tata.
M a l ik .
S a a d a r qui nous vendit Sénoudébou,
1 852. —■ M o h am a d o u .
1854. A m a d y -G a t et O u m a r - S a s é , sous
Al-Hadji.
1 856. - Boubakar-S aada, nommé par nous.
Il y a ençQre aujourd’hui deux branches rivales :
la branche des Boulébané , à laquelle appartient
Boubakar-Saada, et que nous pouvons regarder
comme nous étant aujourd’hui attachée par son propre
intérêt, sans parler de la reconnaissance, et celle
de Koussam, qui npus est hostile, qui domine dans
le haut Bondou, en remontant la Falémé, et a toujours
montré une tendance marquée vers les Anglais
de la Gambie.
Les coutumes que nous payions pour Sënoudédou
ont naturellement été supprimées, depuis le moment
où tout le Bondou, ayant fait cause commumnavec
nos ennemis, en 1 8 5 4 , nous ne nous y sommes
maintenus que par la force.
Du temps où le territoire du Bondou était presque
désert, les Malinké du Bambouk, qui n ’en sont
séparés que par la Falémé, occupaient des villages
sur la rive gauche de cette rivière. A mesure que le