îaire bien développé, et aux cheveux crépus. Ils ont
les traits du nègre, mai« non pas au même point que
ceux des régions équatoriales et du Congo; ainsi, on
trouve souvent chez eux des visages qui n ’ont pour
nous rida- de désagréable, sans que ce perfectionnement
vienne toujours d un mélange de sang poul.
Les Malinké et les Soninké sont assez guerriers
p a t tempérament, surtout les premiers. Ils sont
tres-portés a la culture e t.au commerce. Les Son
in k é , principalement, sont la race la plus commerçante
de l ’Afrique occidentale.
^ Quant à leur origine, comme tous les noirs, ils
s en occupent fort peu, et nous n ’en connaissons
absolument rien. Quelques écrivains européens et
arabes se sont amùsés à imaginer que les noirs descendent
de Chain, d ’autres disent même de Çaïn,
sans réfléchir qu’ils ne pourraient, en tout cas, descendre
deCaïn qu’au même degré que tous les autres
hommes, c’est-à-dire p a r Noé.
Ouolof.— Sérer.
Les vastes plaines d ’alluvions comprises entre le
Sénégal, la Falémé et la Gambie, sont le berceau
d ’une race noire bien distincte de toutes celles qui
1 entourent, p ar ses caractères physiques et inoraux
et p ar son langage. C’est la race sérer-ouolof parlant
deux langues, q u i ont entre elles les affinités les plus
complétés. Ce sont des langues monosyllabiques, à
quelques exceptions près.
Les Ouolof et les Serer sont les plus grands, les
plus beaux et les plus noirs de tous les nègres de
l’Afrique. Ils ont les cheveux crépus, mais les traits
de leurs visages sont assez souvent agréables ; leur
qualité dominante est l’âpathie. Ils sont doux, puérilement
vains, crédules au delà de toute expression,
imprévoyants et inconstants. Us sont très-braves,
comme presque tous les noirs, parce qu’ils n apprécient
guère le danger, et ont le système nerveux très-
peu développé. Ils sont cultivateurs et pêcheurs. Ils
ne travaillent que jus te ce qu’il faut pour leurs besoins
du moment-, après la récolte, ils vendent à.bon
marché la plus grande partie de leur mil, et ils rachètent
ce même mil très-cher six mois après.
Comme ils ne produisent tous les ans que juste ce
dont ils croient avoir besoin, il arrive presque chaque
année que la disette règne dans le pays pendant les
deux ou trois derniers mois qui précèdent la récolte
suivante, parce qu’ils ont mal càlculé leurs besoins.
Ils se nourrissent alors de fruits sauvages, de racines,
de graines d ’herbes ; et ceux qui habitent les bords
de l’eau, de poissons, du riz de leurs marais et de
semences de nénuphar. Malgré ces privations, ce
sont des gens très-heureux en général.
D’une grande sobriété naturelle, ils s’adonnent
de la manière la plus déplorable à l’ivrognerie ,
quand ils sont en relation avec les comptoirs européens
et qu’ils ne sont pas musulmans. Leurs rois,
reines et chefs, sont ivres du jo u r où ils entrent en
fonctions jusqu’au jo u r où ils meurent, ce qui, grâce
à l’eau-de-vie de traite, ne se fait pas attendre longtemps.