Bondou devint puissant, il refpula les Malinté sur
la rive droite, et même, dans ces derniers temps, il
avait dépassé cette limite, et conquis, à partir de
Keniéba, toute la rive droite de la Falémé, pays aurifère,
Bien fait pour exciter la convoitise des peuples
voisins. Mais comme cette partie du Bondou
s était déclarée pour Al-Hadji, et supporte impatiemment
le joug de Boubafear-Saada, il a rriv a ,
p a r un heureux concours de circonstances, qu’en
nous établissant en 1858, àKéniéba, nous avons fait
plaisir aux Malinké du Bambouk, qui sont humiliés
d y voir les Poul du Bondou, et, en même temps,
à 1 aîmamy du Bondou, Boubakar, notre allié, qui
ne doit voir dans notre présence su r ce point qu’un
moyen de raffermir sa domination sur la rive droite.
Le Bondou a peut-être 100,000 habitants. Disons
une fois pour toutes que ces évaluations ne sont basées
sur rien ; il y a trois ans seulement que nous
parcourons en détail toutes ces contrées du Sénégal,
et l ’on n ’a pas encore eu le temps de-s’occuper de
statistique ; cela viendra.
Ce pays produit de beaux troupeaux, du mil, des
arachides, beaucoup de riz, du sésame, de l’indigo,
du coton, du miel, de la cire.
Il nous demande les mêmes marchandises que le
Gadiaga, mais surtout du sel.
Gest en 1858 que nous avons occupé Kéniéba,
pour tenter 1 exploitation de ses mines d ’or. L ’intérieur
du Bambouk renferme probablement des localités
plus riches en or; mais Kéniéba n ’est qu’un
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premier jalon pour nous rapprocher du Bouré, pays
de l’or par excellence.
LE BAMBOUK.
Le Bambouk est un pays malinké non musulman,
qui occupe l’anglè oriental formé par le Falémé e t
le Sénégal. C’est un pays v a ste , accidenté, peu
connu, en grande partie désert, etdivisé en plusieurs
petits Etats indépendants.
Lès seules populations qui soient en relations
suivies avec nous sont celles de Farabana, vis-à-vis
de Sénoudébou, et de Sirmanna, vis-à-vis de Mé-
dine. Farabana, dont le chef, notre allié fidèle, est
aujourd’hui Bougoul, présente une singulière particularités
Au milieu de pays où l’esclavage existe,
où lès esclaves sont la propriété la plus respectée,
même d’une contrée à l’autre, il sert de lieu d’asile
à tous les esclaves fugitifs, sans exception. Dèsqu’ils
entrais le pied à Farabana, ils sont libres et citoyens
d e là petite république qui soutient là guerre contre
ses voisins, plutôt que de les rendre.
Le fer est abondant dans le Bambouk; l’or s’y
trouve partout.
Dans le courant du dix-huitième siècle, les F ran çais
eurent bien des fois l’intention d’exploiter les
mines d’or du Bambouk; des circonstances fatales,
comme les dissolutions de compagnies, les changements
de directeurs, les guerres extérieures, vinrent
toujours s’y opposer. De 1716 à 1756, Compagnon,
Leveuz, Da^id, Pelays, Legrand, Aussenac, direc