7 o P L A N T E S É Q U I N O X I A L E S .
Fleurs. Epis longs d’un à deux pouces ( 2 à. 5 centimètres), cylindriques,
acuminés, légèrement arqués et disposés en panicule
lâche.
Balle commune composée de deux valves renfermant sept à huit fleurs.
Balle partielle formée de deux valves ; l’extérieure, lancéolée et concave,
embrasse l’intérieure; celle-ci, plus mince, a les bords pliés
en dedans, présente trois angles, renferme les étamines et le pistil.
Etamines : six ; filets blancs très-déliés, plus longs que les balles ; anthères
oblongues fixées par le milieu.
Pistil parsemé de petits poils blancs : ovaire porté sur un court pédi-
celle; style court, droit; trois stygmates plumeux, d’une belle couleur
violette.
F olioles: deux, ovales, dentées à leur sommet, opposées à la base de
l’ovaire.
Graine renfermée dans la valve intérieure de la balle partielle.
O B S E R V A T IO N S .
On a confondu pendant long-temps, sous le nom générique d’Arundo, plusieurs
espèces de Bambusa. Loureiro est le seul qui conserve encore le nom d’Arundo à ces
plantes dans la Flore de Gochinçhine (1), où il les regarde comme des Arundo à six
étamines.
La première espèce connue est l’Arundo bambos (2), dont on trouve des descriptions,
sous des noms divers, dans Baubin, Rumphius, Rbeed et plusieurs autres auteurs. Retz,
dans ses observations (3) , en fît le genre Bambos, conservé encore par M. Persoon (4) ,
et en donna le caractère générique. Schreber, dans son Genera plantarum, et Willde-
now dans son Species, l’ont appelé Bambusa, qui est plus doux à l’oreille. C’est aussi
cette même plante que M. de Jussieu a publiée sous le nom de Nastus dans son Ge-
nera (5).
( i) Loubeibo , Flor. Coclu t. i . p. 7 a , 73,74*
(a) L n r a i, Sp. pl. xao.
(3) Retz , Obs. 5. p. a4 .
(4) Persoon , Synopsis, p. 3g3.
(5) Jussieu , Gen. plant, p. 34*
B A M B U S A . yl
Nous avons dans les livres plusieurs espèces de Bambusa; mais comme la plupart ne
se trouvent pas dans les ricbes herbiers de France, je n’ose affirmer si elles, existent
réellement, ou si elles sont des variétés du Bambusa arundinacea et verticillata décrits à
la page 245 du Species plantarum de Willdenow. Voici les espèces rassemblées par
Loureiro et leur synonymie principale :
Bambusa arundinacea. C’est le Bambos arundinacea de Retz, Obs. 5, p. 24; Arundo
bambos Linn., Sp. pl., p. 120; Nastus Juss., Gen. pl., p. 34, etc.
Bambusa agrestis, Rumph., Amb., 1. 6, cap. 6, tab. 3.
Bambusa mitis, Rumph., Amb., 1. 6, cap. y, tab. 4«
Bambusa multiplex, Rumph., Amb., 1. 6, cap. 1 , tab. 1. M. Willdenow regarde cette
espèce comme' le Bambusa verticillata.
Bambusa maxima, Rumph., 1. 6 , p. 12.
Bambusa f a x , Rumph., Amb.; 1. 6, cap. 2.
Bambusa tabac aria, Rumph., Amb., 1. 6 , cap. 3. Cette espèce est probablement une
variété du Bambusa verticillata.
M. Bory de Saint-Vincent (1) donne une très-belle figure de Bambusa. C ’est le Calumet
des hauts de Bourbon, le genre Nastus de M. Jussieu, l’Arundo bambus de Linné, en un
mot le Bambusa arundinacea. H lui donne le nom d’Alpines ; mais ce mot n’étant employé
par Linné que pour les plantes qui croissent dans les montagnes d’Éurope, on
ne peut 1 appliquer a celles de 1’Afrique ni de l’Inde; d’ailleurs, pourquoi changer le
mot arundinacea qui est bon et déjà reçu ?
D après l'énumération que je viens de faire, nous devrions avoir au moins six espèces
de Bambusa; mais deux seulement sont bien connues, savoir, le Bambusa arundinacea
et le verticillata. A ces deux espèces, nous en ajoutons deux autres, originaires de l’Amérique
méridionale, que nous désignons sous le nom de Bambusa guadua et de Bambusa
latifolia. M. Aubert du Petit-Thouars possède, dans sa riche collection, quelques espèces
de ce genre qu’il se propose de publier.
Les Bamboux, en Amérique, offrent les mêmes avantages que dans l’Inde. Le Bambusa
guadua est employé seul pour construire des maisons entières. Les chaumes les
plus vieux et les plus gros servent à faire les murs; avec les plus petits, on forme le premier
toit; le second est composé des jeunes rameaux encore garnis de feuilles, et dont
on met plusieurs couches les unes sur les autres. Les portes, les tables, même les lits,
sont faits de bamboux. Les avantages que trouvent les habitans de l’Amérique à se servir
de cette plante plutôt que des bois très-élevés et très-durs qui les entourent, sont,
i° . dans la facilité qu’ils ont pour les couper et les transporter à de très-grandes distances;
2 . dans le peu de travail qu’ils demandent, puisqu’ils les emploient entiers ou
seulement fendus longitudinalement en deux; 3°. dans la durée, qui peut être comparée
à celle du meilleur bois; 4°- enfin, c’est que leurs maisons toutes à jour, et préservées
de 1 ardeur des rayons du soleil par un toit large et épais, conservent intérieurement
une température fraîche et agréable au milieu de la plus forte chaleur du jour.
C’est surtout dans la montagne de Quindiu que croît le Bambusa guadua; il forme des
forêts de plusieurs lieues d’étendue, et paroît se plaire dans les endroits élevés qui offrent
une température douce : il descend aussi dans les vallées très-chaudes; jamais on n’en voit
Bory de Saint-Vincent, Voyage dans les quatre principales îles de la mer d’Afrique, pl. XII.