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légèrement roulées en dessous. Leur surface" inférieure est soyeuse
et comme pulvérulente. Elles ont trois ou quatre lignés (6,767 ou
9,023 millimètres) de long sur deux (4,511 millimètres) de large,
et sont coriaces. Les jeunes feuilles sont tomentèùsès èn dessous,
et d’un beau blanc.
P é tiole s courts , aplatis, pubescens.
P édoncules uniflores, plus courts que les feuilles-, axillaires, soli-
taires, pourvus à leur sommet de deux bractees.
B bactées en forme de lance, opposées au bas du qahcc, juibes-
centes en dessous, glabres en dessus, coriaces; persistantes.
C a l i c e d’une seule pièce, long de quatre ou six lignes (9,023 ou
13,554 millimètres^-'arrondi en forme de globe, couvert de poils
blancs, courts, très'-nombreux et doux au to u c h a ; orifice resserré
; limbe divisé en quatre parties égales, glabres en dessus,
ovales.
P é t a l e s : quatre, de couleur blanche, alternant avec les divisions
du ca lice, insérés à son orifice, ovales, .concaves en dedans et
glabres, pubescens en dehors, plus courts que le calice.
É t a m i n e s nombreuses, plus courtes que la çorolle et insérées
comme à l’orifice du ca lice; filets très-déliés, blancs; droits;
anthères ovales, jaunes, biloculaires, s’ouvrant longitudinalement
sur les côtés.
O vaiee arrondi, recouvert par le calice, pourvu de poils à sa
partie supérieure; style droit, plus long que la corolle ; t stigmate
légèrement charnu, marqué longitudinalement de trois lignes
vertes.
B aie en forme de glob e, couronnée par les divisions du ca lice ,
qui persistent; trois loges contenant chacune plusieurs graines :
elle devient rouge par la maturité, et a un gpût tr.ès-agréable ;
sa grosseur est égale à celle d’un petit pois.
G baines réniformes, luisantes, de couleur jau n e , trois ou quatre
dans la même loge.
M Y R T II S M I ;C R O P H Y L L A .
O B S E R V A T IO N S .
1.“ Les myrtes sont des plantes de presque tous les pays et de tous les climats.
Ils se présentent sous la forme d’arbres ou d’arhustes, et sont toujours couverts de
feuilles luisantes et coriaces. Les fleurs, généralement blanches, contrastent agréablement
avec le vert de leur feuillage. Ils paroissept surtout se plaire dans les climats
chauds, oit ils forment .de très-grands arbres ; tel .est par exemple le M jr tut pimenta,
que nous avons vu , sur les bords de l’Orénoque, élever sa cime à plus de trente-six
pieds (11,694 mètres). A mesure que ces plantes s'élèvent au-dessus du niveau de la
mer-et qu’elles habitent par conséquent des régions plus froides, elles sont plus petites
et ne forment que des arbustes; tels sont le Myrtus monticola', qui croit sur les pics
les plus élevés des montagnes de la Jamaïque, et le microphyüa^ que nous Venons de
décrire. Celui-ci croît spontanément dans la montagne de Saragurü, près de la ville de
Loxa, au Pérou. Il est élevé de plus de deux mille six cents toises (S067 mètres) sur le
niveau de la mer, et se trouve par-conséquent au-dessus de la région des quinquinas.*
2.“ Le Myrtrn microphyüa forme, avec quelques espèces nouvelles de melastomes
et d’aralies, des bois taillis très-touffus, qui conservent leuK feuilles toute l’année
au milieu d’un froid de quelques degrés. Si cet arbrisseau étoit apporté dans nos climats,
nous le conserverions dès la première année dans l’orangerie, et il passerûit
facilement en pleine terre. La régularité avec laquelle il pousse ses branches depuis
le collet de la racine jusqu’au sommet de la tige, la disposition de ces branches, qui
lui donne une'forme semblable à celle de nos cyprès, ligblanc de neige de ses jeunes
feuilles et de ses fleurs, qui se mélange avec la couleur toujours verte de toute la
plante, feroient bientôt rechercher le Myrtrn microphyüa pour embellir nos plus
beaux jardins.
3.° Les baies, qui par la maturité acquièrent une couleur rouge, sont d’un goût
sucré $ les oiseaux en sont très-avides.
E X P L I C A T I O N D E S F I G U R E S .
P l a n c h e I V : fig. 1 , fleur entière, tenant à une feuille par l’extrémité de son pédoncule;
cette feuille présente la fâ ce supérieure, et montre les trous dont elle est criblée
3, calice pourvu des bractées ; 5, calice ouvert, pour montrer l’insertion des étamines;
4, pistU; 5 , un pétale vu en dehors; 6 , fru it avec les bractées; section horizontale
du fr u it , pour montrer* les- trois loges, et la disposition des graines ; 8, graines de grosseur
naturelle; 9, graines grossies; 10, un rameau pour montrer la disposition et Informe des
feu illes ; n , une feuille vue par derrière, et montrants la manière dont elles sont pliées
en dessous,
Nota. Tous les détails sont grossis.
1 S w a r i z , Prodr. 78. Flor. Ind. occid. a , pag. 898.
* Tableau physique des Andes, de M. de H üm b o l d t .