i 78 p l a n t e s é q u i n o x i a l e s ,
Tige ligneuse, grimpant sur des arbres de vingt à trente pieds (8 à
10 mètres) de hauteur, auxquels elle se fixe par les vrilles qui
terminent les pétioles communs; elle est cylindrique, recouverte
dans toute son étendue d’une écorce verte peu épaisse, et a intérieurement
un canal dont toute la cavité est remplie de moelle.
Feuilles alternes, pennées sans impaire : pétiole commun prolongé
et terminé par une vrille trifide : deux ou trois folioles longues
de deux pouces et demi (5 à 6 centimètres), larges d’un pouce
( î y millimètres), alternes ou opposées, et portées sur*de courts
pétioles ; vertes et glabres en dessus, couvertes en dessous d’un
duvet tomenteux, blanchâtre.
Pétioles-communs longs de huit pouces (22 centimètres), marqués
intérieurement d’un sillon peu profond, terminés par une vrille
trifide. Les pétioles partiels ont à peine trois lignes (6 millimètres),
sont tomenteux, et offrent intérieurement un léger sillon.
Stipules : d eu x , opposées, à la base de chaque pétiole, sessiles,
échancrées en coeur à la base, caduques.
Fleurs pendantes ^ d’un beau rouge, longues de six pouces ( 16 centimètres),
terminales, solitaires, pédoncuïées.
Pédoncule terminal long de sept pouces ( 1 9 centimètres cylindrique,
plus épais vers le sommet, et muni de deux ou trois
bractées.
Calice oblong, composé de folioles imbriquées; les inférieures ovales,
couvertes en dehors d’un duvet tomenteux, blanchâtre; les intérieures
lancéolées, d’un rouge foncé.
C o r o l l e radiée, une fois plus longue que le calice.
Fleurons tubulés, au nombre de trente, divisés en cinq petites
dents aiguës, droites.
Etamines : cinq : filets attachés au dessous du milieu de la corolle.
Anthères : une seule, cylindrique, élevée au dessus de la corolle,
terminée au sommet par cinq petites dents membraneuses, et
inférieurement par cinq appendices filiformes.
Pistil : ovaire stérile : style plus long que les étamines, partagé en
deux au sommet.
M U T IS IA G R A N D I F L O R A . 179
Demi-fleurons au nombre de trente : tube droit, cylindrique, terminé
par un limbe lancéolé, marqué au sommet de trois petites dents.
E t a m in e s : cinq : filets libres, élevés au dessus du tube, ne portant
point d’anthères. A l’intérieur et vers le sommet du tube sont
attachés cinq petits filets qui s’élèvent un peu au dessus du
sommet.
P is til : ovaire oblong : style droit, filiforme : stigmate bifide.
Graine oblongue, légèrement comprimée sur les bords, glabre,
couronnée d’une aigrette.
A ig r e tte plumeuse, plus longue que la graine, composée d’un très-
grand nombre de rayons.
Réceptacle nu.
OBSERVATIONS.
On trouve gravées dans les Icones de M. Cavanilles onze espèces du genre Mutisia,
qui étoient connues lorsqu’il a publié les derniers volumes de cet ouvrage. Dans
notre voyage en Amérique, nous avons trouvé trois espèces seulement de ce genre :
la première est le Mutisia clematis; la seconde, le Mutisia grandiflora; nous avons
trouvé la troisième, sans fleurs et sans fruit, entre le volcan de Pichincha et la ville
de Quito, à 2000 toises (4000 mètres) d’élévation au dessus du niveau de la mer.
Le Mutisia grandiflora est originaire du royaume de la Nouvelle-Grenade; nous
ne l’àvons trouvé qu’une seule fois dans la montagne de Quindiu. Il s’élève sur les
arbres à la manière des Siuflax, des Bauhinia et de quelques espèces du genre Bi-
gnonia. 11 seroit bien à désirer qu’on apportât en Europe quelques-unes des espèces
de ce genre. Toutes ont de belles fleurs; la plupart végètent dans un climat plus chaúd
que froid, et se cultiveroient aussi bien que le Cobæa scandens, qui est originaire du
royaume du Mexique, où il croît dans un climat tempéré. Le Chili paroît être la
patrie des Mutisia.
E X P L I C A T IO N D E S F IG U R E S .
Planche L . Fig. i , un fleuron mâle ouvert longitudinalement, pour fa ire voir Vinsertion
des étamines.
Fig. a , idem, montrant les anthères au dessus du limbe, ainsi qu'elles le sont dans l'état
naturel.
Fig. 3, un demi fleuron fem elle avec les file ts qui sortent du tube.