O B S E R V A T I O N S .
La plante que nous offrons ici a de grands rapports avec celle décrite sous le nom
de Neptunia oleracea, à la page 8o4 du Flora Cochinchinensis de Loureiro.1 L’une
et l’autre sont des espèces du genre. Mimosa, et diffèrent essentiellement du Mimosa
natans% et de la plante décrite et figurée par Pison3 sous le nom de Coaponga. Cette
dernière plante a. été reconnue par M. de Jussieu pour être une espèce de Gomphrena.
Sans vouloir rejeter le genre rétabli par Loureiro, je n’y rapporte pas notre plante,
parce qu’elle entre bien certainement dans les Sensitives. Ce genre, dont nous con-
noissons déjà un très-grand nombre d’espèces, doit être divisé en plusieurs, dont on
trouvera les caractères tranchés dans la fleur et dans le fruit. Je laisse donc à celui qui
s’occupera de ce beau travail) le soin de séparer du. genre des Sensitives toutes celles
dont les caractères conviennent avec le nouveau genre de Loureiro. Ajouter de nouvelles
espèces au genre Neptunia, sans y rapporter toutes celles déjà connues, ne
feroit, il me semble, qu’embrouiller la science.
Nous n’avons trouvé le Mimosa lacustris qu’une seule fois, dans des eaux stagnantes
près la ville de Monpox, sur les bords de la rivière de la Madeleine. Avec le Jussioea
natans et le Stratiotes il couvre les eaux.
M. Turpin, dans un mémoire qu’il a lu à l’Institut, à sa séance du 16 Décembre i 8o5,
fait connoître l’organe représenté ic i4 par une virgule, sous le nom de micropyle. Cet
organe, d it- il, fait partie indispensable de l’organisation des graines monocotylédones
et dicotylédones ; il est toujours placé près du hile, et traverse aussi les deux tuniques;
il correspond constamment avec la pointe de la radicule, à moins pourtant que la membrane
interne, à laquelle la position de l’embryon est toujours subordonnée, ne soit
renversée dans le tégument extérieur, comme cela arrive dans les graines des Pédi-
culaires, des Euphraises, etc. Dans ce cas, le micropyle et l'ombilic de la membrane
interne se trouvent opposés au micropyle et à l’ombilic du tégument extérieur.
M. Turpin pense que cet organe, seulement aperçu jusqu’à ce jour sur les graines de
la famille des Légumineuses par les célèbres Grew, Gleichen, Gærtner et M. Mirbel,
sert à l’intromission des vaisseaux spermatiques ^destinés à transmettre les fluides fécon-
dans, apportés des pappiles des stigmates aux embryons.
E X P L I C A T I O N D E S F I G U R E S .
P l a n c h e X V I : Jig. 1 , f le u r hermaphrodite entière; 2 , calice de la même f le u r ; 3 , calice
fen d u et ouvert, pour montrer la situation des étamines et du p is til; 4 » un pétale; 5 , f le u r
s térile; 6, p is til de la f le u r hermaphrodite, montrant tinsertion du style; 7 , une étamine de
la f le u r stérile; 8, f r u i t ouvert; 9 , graine entière; 10, idem, vu e de côté; 1 1 , id em, coupée
verticalement, pour montrer la partie intérieure du lobe et l’ embryon; 12 , id em, coupée horizontalement;
i3 , embryon grossi; 14, graine grossie, représentant le hile p a r la lettre o , le
micropyle, par la virgule.
1 Édition de M. Wu ld eh ow .
* L inm. Suppl. pag. 439.
3 P is o n , Brasil, livr. 4 , chap. 5 8 , pag. 243, fig. I.
4 Planch. 16, fig. 14-