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genres nouveaux qui s y trouvent; mais depuis le peu de
temps que nous sommes de retour en Europe nous n avons
pas encore assez consulté les ouvrages de botanique les
plus récens, et les grands herbiers, pour oser prononcer
nous-mêmes sur le nombre de genres èt d’espèces nouvelles
que nous avons rapportés. Nos collections en palmiers,
en graminées et en cryptogames des tropiques,-sont
surtout très-considérables. Nous avons cru devoir d’autant
plus fixer notre attention sur'ces trois familles de
plantes, que d’autres botanistes les ont trop négligées.
Nous possédons au - delà de cent cinquante espèces de
melastomes, quatre-vingt-six espèces du genre molina,
quatre-vingt-huit deupatorium , cinquante-deux de cal-
céalaires, cinquante-huit psychotria, quarante lobélia ,
quarante de renoncules, et près de quatre cents graminées.
Plus le nombre des espèces que nous ont fournies
ces régions peu connues est grand, plus nous respecterons
la loi que nous nous sommes imposée de ne pas
l’augmenter en élevant de simples variétés au rang des
espèces. '
Pour réunir deux intérêts opposés,, celui de" faire bientôt
jouir le public du fruit de nos voyages,-èt celui de
ne pas trop hâter l’ensemble de notre travail, nous avons
préféré de le diviser en deux parties séparées. Nous donnerons
dans cet ouvrage les dessins et les descriptions des
plantes équinoxiales, sans nous assujettir à un ordre particulier
: nous les publierons à mesure que nous croirons
les avoir suffisamment comparées aux genres et aux espèces
connus; dix plantes, à commencer du deuxième fascicule,
fourniront un cahier. L’anatomie des parties essentielles de
la fructification sera poussée jusqu’au plus grand détail;
nous nous flattons que sous ce rapport surtout le public
s’intéressera au travail de MM. Turpin et Poiteau, qui ont
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embelli notre ouvrage de leurs dessins, comme M. Sellier
l’a orné de ses gravures. Nous chercherons à lui donner
toute la précision et l’élégance dont il est susceptible, sans
cependant prétendre rivaliser avec les chefs-d’oeuvres dont
MM. Ventenat et Redouté viennent d’enrichir la botanique.
Dix cahiers de -nos Plantes équinoxiales formeront
un volume, et nous nous empresserons de les faire suivre
aussi promptement que le permettront et la lenteur de la
gravure et l’étude des espèces. Nous faisons graver pour
les premiers cahiers de ce volume trois nouveaux genres,
une passiflore en arbre, des cinchonas et plusieurs espèces
de symplocos.
Nous pourrons aussi faire connoître un grand nombre
de chênes, en ayant trouvé dans la Cordillière des Andes
quarante-trois espèces., dont plusieurs n’ont pas encore
été décrites.
Nous tâcherons de rendre notre ouvrage intéressant
pour le physicien, par les notes que nous ajouterons sur
la hauteur à laquelle croissent les végétaux ; objet sur
lequel on pourra consulter mon Tableau physique des
régions équinoxiales.
Nous possédons sans doute beaucoup de plantes qui se
trouvent dans les herbiers de nos amis, MM. Mutis, Ruiz,
Pavon, Cervantes, Mocinô et Sessé : ayant herborisé dans
des pays qui jouissent d’un climat analogue, il est naturel
que nous ayons rencontré les mêmes végétaux. Ce sera
pour nous un devoir bien doux à remplir que d’indiquer
ce que nous devons à ces botanistes célèbres ; mais ce ne
sera pas notre faute si quelquefois, ignorant leurs travaux,
nous donnons de nouveaux noms à des genres auxquels
ils peuvent en avoir destiné d’autres long-temps avant nous.
Quand notre ouvrage sur les plantes équinoxiales sera
assez avancé, et que nous aurons pu examiner plus atten