tivement le. détail de nos. herbiers, alors nous publierons
en latin, dans un format in-8.° et sans planches, la
description abrégée de toutes les espèces que nous avons
rapportées : les ouvrages classiques de MM. Smith, Wil-
denow, Vahl et Swartz, nous serviront de modèles pour
ce travail.
Quoique les Plantes équinoxiales, comme tous les travaux
de mon expédition, portent le nom de M. Bonpland
et le mien à la fois, il s’en faut de beaucoup que nous
ayons eu une égale part à cet ouvrage. M. Bonpland ne
l’a pas seulement rédigé lui seul d’après nos manuscrits,
mais c’est à lui aussi qu’est due la plus grande partie de
ce travail botanique. Unis par les liens de 1 attachement
le plus tendre , nous avons partagé toutes les souffrances
et les dangers de cette-entreprise ; nous avons herborisé
ensemble pendant plus de six ans. Les plantes ont été
recueillies par nous deux; et malgré les trava,ux astronomiques
et les recherches géologiques auxquels je me
suis livré, j’en ai dessiné un grand nombre sur les lieux:
mais à peine un neuvième a été -décrit par moi. Cest
M. Bonpland q u i, avec le dévouement le plus grand,
au milieu des fatigues de ce voyage pénible et souvent
aux dépens de son sommeil, a préparé et séché lui
seul près de soixante mille échantillons de plantes. La
petitesse des canots dans lesquels nous avons été renfermés
des mois entiers, le climat brûlant de ces régions ;
la multitude d’insectes venimeux, 1 humidité de l’air;
qui est l’effet des pluies continuelles, et le manque de
papier, que. l’on éprouve souvent malgré toutes les précautions,
sont des obstacles que ne peuvent sentir que
ceux qui se sont trouvés dans des situations semblables.
Si mon entreprise est regardée un jour comme intéressante
pour les progrès de la botanique, ce succès devra
P R É F A C E . vu
être presque entièrement attribué au zèle actif de M.
Bonpland : plus la reconnoissance qu’il m’a inspirée à
cet égard est grande, plus je me plais à lui rendre la
justice qui lui est due.
Je publie en ce moment mon Essai sur la géographie
des plantes équinoxiales. On y trouvera un tableau présentant
l’ensemble de tous les phénomènes physiques que
produisent l’air et le sol. Plusieurs observations sur la
physiologie des plantes et leurs propriétés chimiques se
trouveront éparses dans la relation dé mon voyage aux
tropiques. Si le public daigne recevoir avec indulgence
cet ouvrage sur les plantes équinoxiales, nous en publierons
d’autres, pour lesquels les matériaux sont déjà très-
avancés : la monographie des melastomes, les graminées
et la cryptogamie des tropiques, sont des objets qui nous
paroissent dignes de l’attention des botanistes.
Paris, le, 1.“ Mars i 8o5.
A l e x a n d r e d e H u m b o l d t .