44 P L A N T E S É Q U I N O X I A L E S ,
C a l ic e coloré, long de quatre lignes (9 millimètres), presque
charnu, adhérent à l’ovaire; limbe entier, membraneux.
C orolle d’un rouge pâle, tubulée, longue d’un à deux pouces
(2 à 5 centimètres), divisée en six parties égales, marquée dans
sa moitié inférieure de six angles obtus, verruqueuse dans la supérieure.
La gorge et la moitié inférieure du limbe sont fermées par
des soies nombreusês d’une belle. couleur blanche. Ces soies sont
assez longues pour couvrir les divisions de la corolle presque jusqu’à
leur sommet.
E tamines six, insérées dans la gorge de la corolle, et entièrement
recouvertes par les soies; filets très-courts, aplatis, comme membraneux
; anthères deux fois plus grandes que les filets, oblongues,
fixées par le milieu, biloculaires. Chaque loge s’ouvre longitudinalement
en dehors ; la poussière est jaune.
P ist il : ovaire sphérique; un seul style divisé en deux à son sommet
: il ne s’élève jamais au-dessus de la gorge de la corolle, et,
comme les anthères, il est recouvert par les poils.
F ruit : baie sphérique, d’un rouge foncé, longue de huit lignes
(18 millimètres ) , couronnée par le limbe du calice qui persiste,
divisée intérieurement en deux loges renfermant chacune un grand
nombre de graines fixées sur un réceptacle.
G raines anguleuses, très-petites.
R éceptacle convexe, situé à la partie intérieure de chaque loge,
légèrement charnu.
O B S E R V A T I O N S.
La plante que je viens de décrire a les plus grands rapports avec celle qu’Aublet a
figurée sous le nom de Guettarda coccineai, et dont on a depuis fait le genre Isertia.
De Lamarck, dans son Dictionnaire®, Schreber, dans. son Généra plant arum3,
Gmelin, dans la treizième édition du Systema natures*, et Willdenow, dans son
1 Ad b l e t , Hist. des plant, de la Guiane, pl. 1 2 3 .
* Pl. ¡I l
3 Pag. 234, gen. 602. 1 1 Pag. 56y.
C A S S II P A. 45
Speciesl, décrivent cette plante avec un fruit à six loges et un stigmate à six divisions.
Yahl en a publié une nouvelle espèce *, qui a les mêmes caractères. Dans notre plante
le stigmate est constamment divisé en deux, et le fruit ne contient jamais que deux
loges; de plus les graines sont fixées sur un réceptacle situé à l’angle interne de chaque
loge. Dans l'Isertia elles paroissent être recouvertes d’une pulpe, comme dans les Sola-
num, et ne sont pas fixées à un réceptacle.
Ces trois différences, dont je me suis assuré dans les herbiers de MM. Desfontaines
et Jussieu, me paroissent d’une assez grande importance pour séparer ces deux plantes
l’une de l’autre.
Le Cassupa et l'Isertia doivent être placés l’un à côté de l’autre, après le genre
Hamélia.
J’ai tiré le nom générique du nom du pays, quoique quelques botanistes réforment
ces, sortes de noms dans leurs ouvrages. En cela je suis l’opinion de quelques botanistes
modernes, qui pensent que ces noms doivent être préférés, quand ils ne sont pas durs
à l’oreille.
C’est dans le mois de Juin que nous avons cueilli cette plante. Les arbres étoient
en même temps couverts de fleurs èt de fruits.
E X P L I C A T I O N D E S F I G U R E S .
P l a n c bæ XII: f ig . 1, calice muni de bractées; 2, corolle ouverte longitudinalement, pour
montrer l ’insertion des étamines; 3 , p is til; 4» f r u i t coupé horizontalement, pour montrer la
disposition des graines; 5 , étamine i 6 , une division de la corolle , montrant l ’insertion des
soies.
' Tom. 2 , pag. 240.
* V a h l, Eglog. amer., pag. 28, tab. »5.