sessiles, oblongues, marquées sur les bords de dents éloignées,
et terminées par une pointe molle ; légèrement échancrées en
coeur vers la base, terminées en pointe au sommet ; glabres et
vertes en dessus, couvertes en dessous d’un duvet tomen teux et
roussâtre.
Pé tio le commun, long d’un pied (5 décimètres), cylindrique, tomen
teux, marqué intérieurement d’un très-léger canal.
Panicule axillaire, beaucoup moins longue que les feuilles, composée
de ramillets qui se subdivisent, presque constamment en
deux.
F leurs nombreuses, pubescentes en dehors.
Calice infère, d’une seule pièce, divisé jusque vers sa base en quatre
folioles ovales, persistant.
Pas de corolle.
F ruit : quatre capsules rapprochées par leur base, divergentes par
le sommet, ovales, couvertes de poils roussâtres en dehors, marquées
intérieurement d’une suture longitudinale qui indique le
lieu de la déhiscence, uniloculaires, et ne renfermant jamais
qu’une seule graine. La paroi interne de chaque capsule est
cartilagineuse, et se sépare d’elle-même de l’externe qui est
membraneuse.
G raine ovale, comprimée, noire, brillante, attachée par le hil à la
suture de la capsule.
Hil longitudinal, filiforme, qui se détache après la déhiscence des
capsules, et soutient encore la graine.
O B S E R V A T IO N S .
Le genre Brunellia, dont nous décrivons ici quatre nouvelles espèces, a été établi
par les auteurs de la Flore du Pérou ', qui nous en ont seulement fait connoître
deux. 3VL le professeur Willdenow, dans sa nouvelle édition du Species de Linné,
Prodrom. Flora Pernv. et Chilens,, p. n i, pl. 12,
et M. Persoon dans son Synopsis plantarum, font mention de ces deux espèces de
Brunellia ; ils les .ont rangées dans la douzième classe du système sexuel, ainsi que
MM. Ruiz et Pavon avoient indiqué leur place. Dans le caractère de ce genre donné
par les auteurs de la Flore du Pérou, il est dit qu’il y a onze étamines; et dans les
observations, ces mêmes auteurs rapportent qu’ils ont vu plusieurs fleurs avec dix,
douze, treize et quatorze étamines. J’ai aussi trouvé une grande variété dans le nombre
des étamines en général, mais ce nombre étoit toujours pair et double de celui
des divisions du calice.
Dans l’espèce que je nomme Comocladifolia, parce que ses feuilles ressemblent
beaucoup à celles du Comocladia dentata', j’ai vu constamment quatre capsules entourées
d’un calice divisé jusque vers sa base en quatre folioles. Il ne m’a pas été
possible d’observer les fleurs; mais il est probable qu’elles n’ont que huit étamines,
d’après le nombre des divisions du calice.
Dans le Brunellia tomentosa, le nombre des divisions du calice, des étamines et
celui des capsules varie beaucoup. On trouve peu de calices qui aient cinq divisions,
la plupart en ont six, et quelques-uns sept; plusieurs ovaires avortent, et on ne
voit le plus souvent que deux capsules.
Le Brunellia ovalifolia a généralement les calices divisés en cinq, dix étamines et
cinq ovaires; j’ai qependant vu quelques fleurs avec huit étamines et un calice qua-
drifide.
Enfin dans le Brunellia acutangula, on trouve à-peu-près un nombre égal de fleurs,
les unes avec huit étamines, et les autres avec dix. Le nombre le plus constant des
ovaires est de quatre.
Dans le Brunellia inermis et le Brunellia aculeata ’ , le nombre des étamines semble
varier de dix à quatorze; mais je doute que le nombre le plus constant soit de onze.
Je pense que le genre Brunellia est mieux placé dans la dixième classe du système
sexuel; je le range près du Cnestis3, avec lequel il a de très-grands rapports. Ces
deux genres indiquent l’existence d’une nouvelle famille qui fait le passage des Té-
rébinthacées aux Rhamnoïdes. Cette famille diffère essentiellement de la première par
la présence du périsperme qui manque dans toutes les TérébinthaCées, et de la seconde
par le nombre des étamines, qui est toujours double de celui des divisions du calice:
dans les Rhamnoïdes, elles sont en nombre égal avec les divisions du calice.
Les six espèces de Brunellia connues jusqu’à ce jour, sont toutes arborescentes,
originaires de l ’Amérique méridionale et du Pérou; elles peuvent êtré divisées en
deux sections; l’une comprendra les espèces dont les feuilles sont opposées et pinnées,
l’autre celle dont les feuilles simples sont verticillées trois par trois.
E X P L IC A T IO N DE S F IG U R E S .
Planche LIX. Fig. i', fruit vu par-devant.
Fie. a , idem, vu de côté et par derrière.
Fig. 3 , idem, vu en dessus au moment oit la déhiscence des, capsules se fait.
Fig. 4 > une capsule séparée et à laquelle tient encore la graine par le style.
Fig. 5, idem, même figure disposée de manière à faire voir que la capsule na quune
seule loge.
Fig. 6, paroi interne de la capsule.
' Wim>. Spec. plant., T. I, p. 188. Puns. Synops. plant., T .I , p. 4°-
* System« vcgeto'bilinm Flora Pernvianæ et Chilenais, T . I . p. 127-