
 
		B U G U IN V IL LÆ A   P ER U Y IAN A .  1 ? 5 
 Corolle  tubuleuse,  insérée  vers  le  tiers  inférieur  de  la  côte  principale  
 de  chaque  bractée,  plissée  à  son  limbe  et  divisée  en  dix  
 dents, dont  cinq  plus  longues,  entières,  cinq plus  larges,  bifides,  
 de  couleur  jaune. 
 Etamines  :  sept,  plus  courtes  que  la  corolle,  réunies  à  leur  base  en  
 un  tube  co u r t ,  cylindrique  et  membraneux  :  filets  d’inégale  
 grandeur  :  anthères  ovales,  fixées  par  le  milieu,  biloculaires,  
 d’un  beau  jaune. 
 O vaire  supère,  oblong,  pédicellé ;  style  latéral,  plus  court  que  les  
 étamines;  stigmate  en  forme  de massue,  légèrement  pubescent. 
 F ruit  :  une  seule  graine  oblongue,  comprimée  sur  les  côtés,  et  
 enveloppée  de  la  corolle  qui  persiste. 
 O B S E R V A T IO N S 
 Le genre Buguinvillæa  à  été  établi par  M. de  J ussieu,  qui en  a donné les caractères  
 à  la  page  91  de  son  Généra  plantarum ,  d’après  un  échantillon  seé  ,  cueilli  par  
 Commerson  sur  la  cote  du  Brésil.  Je  n’ai  pas  vu  l ’échantillon  de  M.  de  Jussieu ;  
 mais  sa  description,  celle  de  M. Willdenow1,  et  la  figure  donnée par  M.  de  La-  
 marck §, m autorisent à regarder notre plante comme une espèce nouvelle qui appartient  
 au  même  genre. 
 Voici  les  différences  que  je  trouve  dans  ces  deux  plantes.  Les  épines  des  jeunes  
 rameaux  sont  constamment  droites  dans  le  Buguinvillæa  Peruviana;  elles  sont  toujours  
 courbées  et  plus  courtes  dans  le  Buguinvillæa  spectabilis.  La  corolle  est  tabulée  
 dans notre  plante,  et ne présente pas de renflement  à la base,  ni d’étranglement  
 vers son milieu,  comme  dans celle  de Commerson:  le  limbe  est partagé  en dix dents,  
 dont  cinq  sont  bifides  et  de  couleur  jaune  :  celui  du Buguinvillæa  spectabilis  est  
 marqué  seulement  de  cinq  petites  dents.  Nous  avons  vu  sept  étamines  réunies  par  
 leur  base  en un  tube  membraneux;  il  y   en  a  huit  libres  dans  la  plante  décrite  par  
 M.  de  J ussieu.  Les  feuilles  et  les  bractées  offrent  aussi  des  différences ;  la  plante  
 de  Commerson  est  toujours  couverte  de  fleurs  et  de  feuilles  :  la  nôtre  perd- les  
 siennes  tous  les  ans,  et  ses  fleurs  paraissent  avant  les  feuilles,  comme  dans  la  
 plupart de  nos  arbres  à  fruit.  Enfin,  quoique  la  diversité  de  pays  ne  soit  point  un