O B S E R V A T I O N S .
A la page 18 du volume V des Annales du Muséum d’histoire naturelle, M. de Jussieu
a publié la monographie du genre Loasa : elle comprend douze espèces , dont onze
sont représentées avec des figures exactes. Après avoir établi des points de, comparaison
entre les différentes familles qui ont le plus de rapports avec les Loasa et les Mentze-
lia, M. de Jussieu propose, avec raison, de former une nouvelle famille de ces deux
genres, sous le nom de Loasées.
Entre les espèces nouvelles publiées par ce célèbre naturaliste il en est plusieurs
que nous avons rapportées du Pérou, et l’une d’elles, qui ne se trouve pas dans
l’herbier de Dombey, ni dans celui de Joseph de Jussieu, a été comprise dans son
travail. C’est le Loasa argemonoides.
Persuadé qu’il sera agréable aux botanistes de voir toutes les espèces connues de ce
genre figurées, je ne crains pas de leur offrir la seule qui n’est pas gravée dans les
Annales, et une nouvelle que j’ai trouvée dans notre collection depuis que M. de
Jussieu a fini son travail. Les Loasa d’ailleurs étant originaires d’Amérique, et très-peu
connues, je crois devoir en faire entrer dans nos fascicules, et donner des détails
génériques.
Ces plantes paroissent se plaire dans les climats tempérés. On les trouve généralement
à la hauteur de cinq à sept cents toises (974 à i 36i mètres) ; elles sont couvertes de
piquans comme les orties : aussi les habitans de l’Amérique les appellent Ortiga ou
Pringamoza. Par le premier de ces noms ils désignent aussi les orties herbacées, par
le second les orties en arbre. Feuillé, qui le premier a parlé de ces plantes, leur avoit
donné, d’après les Espagnols, le nom générique dl Ortiga. Les pétales des Loasées, que
nous avons examinés, ont des piquans à leur surface extérieure.
Le Loasa ranunculifolia se rapproche un peu du Loasa xanthifolia par la forme
de ses feuilles; mais il en diffère beaucoup : i.°par les poils très-nombreux et jaunes,
qui couvrent leur surface supérieure, et qui la rendent tomenteuse; 2.0 par ses fleurs,
qui sont beaucoup plus grandes; 3.° enfin, par la hauteur de sa tige, par ses feuilles
radicales, et la forme des nectaires ou écailles.
Cette belle, espèce de Loasa a les fleurs plus grandes que toutes les autres : elle
croît en abondance près la ville de Caxamarca, au Pérou. Nous ne l’avons jamais-vue
s’élever à plus de deux pieds (6 décimètres). Les personnes qui en sont piquées se
lavent avec de l’eau-de-vie, pour dissiper l’enflure quelle cause, et calmer les douleurs
violentes quelles éprouvent
E X P L I C A T I O N D E S F I G U R E S .
P l a n c h e X I V : fig. 1, une Jleur dépourvue de ses pétales et de ses - étamines ; 2, un pétale
avec les étamines qui y sont adhérentes; 3, une écaille vue en dehors, montrant les deux
tubercules et le renjlement à sa base; 4» idem, vue de profil; 5, idem, vue par devant;
6, filets qui se trouvent à la base ¿le chaque écaille; 7, une capsule ouverte dont on a ôté
quatre divisions du calice, pour montrer comment elle douvre, et le style se divisant en trois;
8, la même, ouverte, pour montrer la position des graines et des réceptacles; g, un réceptacle
séparé.