de trois pouces ( 8 centimètres ), membraneuses, arrondies à la
base et quelquefois légèrement échancrées en coeur, terminées
au sommet par une pointe aiguë 5 très-glabres et très-entières.
Pétioles communs cylindriques, longs de six à sept pouces (8 centimètres)}
pétioles partiels longs d’un à un pouce et demi (4 centimètres),
sillonnés en dedans : tous sont terminés par une vrille
simple.
Panicule pendant, situé dans Faisselle des feuilles, solitaire.
F leurs violettes, disposées deux par deux ou trois par trois, portées
chacune sur un pédicelle partiel plus court qu’elles.
Calice entier, en forme de cloche, presque charnu, de couleur
verte, aminci à son limbe.
C orolle bilabiée, longue d’un pouce (2 centimètres)^; tube cylindrique
et très-égal dans sa partie inférieure, devenant ensuite
sensiblement dilaté jusqu’à la gorge de la corolle} lèvre supérieure
droite , divisée en trois parties ; la lèvre inférieure est
réflexie et seulement divisée en deux : toutes ces divisions ont
une forme ovale.
Etamines : quatre, didynames, insérées au bas du tube de la corolle
et plus petites qu’elle : filets blancs, légèrement arqués5 un cinquième
très-court, stérile : anthères jaunes, fixées par leur base
au sommet de chaque filet} deux loges entièrement distinctes,
et renversées de chaque côté du filet qui les porte.
O vaire comprimé : style b lanc, de la longueur de la corolle : stigmate
composé de deux lames, légèrement charnu.
F ru it : silique pendante, de couleur verte, longue d’un à deux pieds
(3 à 6 décimètres) sur un demi-pouce ( i 3 millimètres) de large,
applatie, séparée en deux loges par une cloison membraneuse
parallèle aux valves.
G raines ovales, ailées, imbriquées sur la cloison au bord de laquelle
elles sont fixées.
O B S E RV A T IO N S.
La plante dont je Tiens de donner la description, croît spontanément et en très-
grande abondance snr les bords dn fleure de l’Orénoque et du Cassiquiare, dans
lAmérique mendtonale. Les naturels la désignent sous le nom de Chica, et tirent de
ses feuilles, par la macération dans l’eab et au bain-marie, une matière dont la cou-
eur est a peu près semblable à celle de l'ocre calcinée ou d’un ronge de brique. Cette
nouvelle matière, qu'ils nomment Cbica, ainsi que la plante qni la fonrnit, a été soumise
a quelques expériences, chimiques, afin d'établir les rapports qu'elle ponrroit avoir
avec les autres produits végétaux.
, .^r?1S êra“ mes ûe Chica ont pris feu . à une basse température, et ont continué à
brûler sans flamme jusqu’à ce qu'ils lussent preàque réduits en cendre. Es ont d'abord
répandu une odeur agréable comme diacide benzoique; ensuite la température
vaut, 1 odeur a été celle d'une matière végétale décomposée pari le feu. E y à eu trois
décigrammes dun résidu blanc-grisâtre, sans aucune odeur, qui se dissolvoi, en partie
avec grande effervescence dans l'icide nitrique, et qui paroit être formé de carbonate
dexhaux et de.sihce. Soumise à la distillation, la Chica n’a pas donné de traces sensibles
dammomaque : donc eUe ne contient pas d’azote, et semble être composée seulement
dhydrogène, de carbone et d’une assez grande quantité" d’oxygène. Trois
grammes ayant été bien réduits en pondre et traités par l’eau bouillante pendant une
heure, il ne s en est pas dissous sensiblement} cependant, l’eau filtrée a conservé
une légère teinte : cette eau évaporée a donné un résidu inappréciable.
Traitée à l’alcohol bouillant , il s’en est dissous une petite portion. Si on étend cette,
dissolution dans l’eau, il s’en précipite bientôt quelques flocons rougeâtres.
Traitée par l’acide muriatique et les alcalis, elle se brunit d’une manière sensible,
et se dissout en très-petite quantité. Enfin cette nouvelle matière, très-peu soluble
dans tous les réactifs précédens’, ne. se dissont pas non plus dans un mélange de
chaux, de sulfate de fer et d’eau, ou dans celui de chaux, d’orpiment et d’eau
De tontes ces expériences, il résulte qne la Cbica qui s’obtient à la manière de
l’indigo, et qui, ainsi que lui, est formée par le parenchyme des feuilles d’une plante
en diffère essentiellement, i°. dans ses parties constituantes, puisqu’efle ne contient
pas d’azote; a”, dans sa manière de brûler; 3". en ce qu’elle se dissont légèrement
dans l’acide sulfnrique et muriatique foible, dans les alcalis, et que ceux-ci n'acquièrent
point la faculté de la dissoudre en plus grande quantité quand ils sont mêlés
avec les substances désoxygénantes; 4°. enfin dans les couleurs bien différentes qu’elle
produit.
M. Menmée a bien voulu faire quelques' essais sur cette nouvelle matière : en v o ic i',
le résultat. La Chica broyée, soit avec l’huile ou avec l’eau, donne une belle .couleur
rouge tirant sur le mordoré. La couleur à l’huile mêlée avec du blanc, donne une
nuance qûi tient un peu de la lacque, et semblable à celle que produit le mélange de ■
la lacque avec la terre de Sienne brûlée. De la laine teinte avec la Chica, a pris une
couleur très-approchante de celle qu’on obtient avec la garance! E résulte des essais
faits par M. Merimée, qu’il seroit possible d’employer utilement cette nouvelle sub-
stance dans les arts.
La Chica est déjà un objet de commerce très-important parmi plusieurs nations
américaines, et surtout chez les Otomacos, Salivos et Caraïbes : ces derniers sacrifient