Habitat in’ Peruviæ calidis, ad ripas fluvü Guancabamba, prope
San-Phelipe.
T r o n c droit, s’élevant à la hauteur d ’environ dix pieds (5 mètres), sur
huit pouces (2 décimètres) de diamètre ; divisé en un grand nombre
de branches étalées, recouvert par des écorces de couleur grise,
gercées, qui se lèvent par plaques quadrangulaires. Les jeunes rameaux
sont cylindriques, tortueux, marqués de cicatrices opposées,
résultant de la chute des feuilles : les écorces sont vertes et lisses.
F euilles opposées, deux fois ailées, sans impaire, ouvertes : six à
huit pinnules sur chaque rangée, tantôt alteriies, tantôt opposées :
folioles nombreuses , lancéolées, aiguës , sessiles.
P étiole commun long de cinq à huit pouces (1; à 2 décimètres),
feuillé dans presque toute sa longueur, charnu vers sa b ase , sillonné
en dedans.
P é t io l e s p a r t ie ls longs de deux pouces (5 centimètres), membraneux
entre chaque paire de folioles , comme dans plusieurs
espèces de sensitives.
Panicule axillaire, terminale, * à ramifications opposées et très-
ouvertes.
F leurs bilabiées, d’une belle couleur violette , couvertes de poils
blancs et soyeux ; marquées, à la gorge, de taches blanches, qui correspondent
au limbe inférieur ; longues d’un pouce (2 centimètres),
P édoncules très-courts, généralement au nombre de trois à l’extrémité
de chaque rameau, ne portant jamais qu’une seule fleur,
pourvus à leur base de petites bractées persistantes.
C alice en forme de cloche, de couleur verte ; divisé, à son limbe,
en cinq dents égales ; persistant.
C orolle à tube court, rétréci à son sommet; à gorge ventrue et marquée
de taches blanches dans’ la partie qui correspond au limbe
inférieur : limbe supérieur d ro it, partagé en trois parties ovales,
dont celle du milieu est la plus large ; limbe inférieur réfléchi, plus
court que le supérieur, et divisé en deux parties, égales, arrondies.
E t a m i n e s cinq, insérées au tube de la corolle : quatre seulement
sont pourvues d’anthères. Les filets de celles-ci sont glabres, arqués
, didynames : anthères ovales, s’ouvrant en deux loges sur
les côtés. La cinquième consiste dans un filet droit, plus long
que le style et les étamines : il est velu dans sa moitié supérieure,
et terminé par une tête de couleur violette, en forme de massue.
La poussière des anthères est d’un beau jaune.
O vaire ovale, de couleur verte, glabre, entouré à sa base d’un
anneau aussi de couleur verte ; style droit, cylindrique, un peu
plus long que les étamines ; stigmate partagé en deux lames,
minces, comme dans le crescentia cujute.
F ruit : capsule ovale, coriace, ligneuse, comprimée, longue de
deux à trois pouces (5 à 8 centimètres) sur un (2 centimètres)
de large; marquée, sur l’une et l’autre face, d’un sillon longitudinal
qui correspond .au réceptacle; composée de deux loges et
de deux valves, renfermant un grand nombre de graines, ailées,
fixées à un réceptacle presque charnu, lequel est fixé aux valves
depuis leur base jusqu’à leur sommet. Le réceptacle est divisé, sur
chaque côté, en un grand nombre de tubercules, auxquels les
jjraines sont attachées.
O B S E R V A T I O N S .
Pison est le premier qui ait figuré le Jacaranda. 1 M. de Jussieu en a donné les caractères
à la page i 38 de son Généra plantarum, après s’être assuré de, la conformation
du fruit sur une capsule trouvée parmi les collections ènvoyées du Pérou'par son oncle,
Joseph de Jussieu.
La seule addition que présente notre caractère consiste dans la séparation de la cloison
en deux réceptacles adhérens au milieu des valves, et dans les divisions latérales de ce
réceptacle, sur lesquelles les graines viennent s’attacher.
C’est à tort que plusieurs botanistes n’ont pas adopté les genres Tecoma et Jacaranda,
et qu’ils persistent à vouloir les confondre avec le genre Bignone. Le port de toutes
ces plantes, la disposition des feuilles, celles des fleurs, etc., Sont les mêmes; mais-
elles diffèrent essentiellement par le fruit. Dans le Bignonia on trouve une cloison
libre et parallèle aux valves; dans le Tecoma la cloison est ausSi libre, mais elle est
opposée 'aux valves, et celles-ci, dans le plus grand nombre des espèces, sont inégales.
Nous possédons beaucoup d’espèces de Tecoma du Pérou. Presque toutes sont arbo-
P is o n , Brasil. i 6 5 .