
et le climat de ces contrées, doivent y être nombreux! La description
de quelques-uns de ces oiseaux, qu’on dit habiter le Pérou et le Mexique
est si courte et si obscure, qu’on doute s’ils appartiennent à cette famille.
Il est certain qu’il s’y trouve un grand nombre d’espèces encore inconnues,
et qui doivent égaler en beauté, si elles ne les surpassent, toutes celles
que nous connoissons. Mais si des dépouilles suffisent à la curiosité,
l’instruction réclame des observations sur les moeurs, les habitudes, la
différence du plumage entre les mâles, les femelles, les adultes et les
jeunes 1, sans quoi l’histoire des oiseaux restera toujours imparfaite et
fautive.
Celui-ci habite l’île de Porto-Ricoj il est long de trois pouces sept
lignes} la mandibule supérieure est noire et l’inférieure jaunâtre 5 le
dessus du corps est d’un beau vert-doré 5 le dessous est de la même couleur,
mais plus brillante, et à reflets bleus et violets 5 le bas-ventre est blanc j
les pennes des ailes et de la queue sont d’un noir velouté qui se change en
bleu-violet 5 les latérales ont quatorze lignes, les autres vont toutes en
diminuant de longueur jusqu’aux intermédiaires, qui sont les plus
courtes 5 les ailes, étant pliées, dépassent un peu ces dernières5 les pieds
sont noirs.
11 fait partie de la collection du Muséum d’Histoire Naturelle.
1 Je distingue l’oiseau dans trois âges différens : je l’appelle jeune lorsqu’il a encore ses premières
plumes ; adulte dès qu’il a subi sa première mue, et alors il porte des couleurs qui sont dans un grand
nombre d’espèces très-différentes de celles que l’oiseau vient de quitter ; enfin vieux, à l’époque où le
plumage a atteint la perfection qui caractérise ordinairement les deux sexes. Les oiseaux, sous les zones
tempérées et froides, n’acquièrent cette perfection qu’au printemps, et à l’époque des couvées sous les
tropiques. Il y a des exceptions ; car les mâles, dans quelques espèces, n’ont un plumage parfait
qu’après deux et trois ans ; toutefois ils s’accouplent et font des petits, pendant que leurs couleurs
passent par ces différentes gradations. Il en est d’autres qui éprouvent deux mues par an ; après celle
d’automne les mâles jeunes et vieux diffèrent peu des femelles, ne donnent aucun signe d’amour et ne
chantent pas ; après celle du printemps, ils se parent des couleurs qui les distinguent, font entendre
leur ramage et s’accouplent. Si on eût observé avec exactitude cette variété de couleurs dans les mêmes
individus, on eût commis bien moins d’erreurs en Ornithologie. Les oiseaux à double mue, originaires
d’Afrique et d’Amérique, que j’ai eu occasion d’observer, demandent, pour les bien faire connoître,
des détails un peu longs que m’interdisent les bornes de cet ouvrage.