
ïj a v e r t i s s e m e n t
demandés, on m’a encore envoyé un grand nombre d espèces
nouvelles, et particulièrement de la Nouvelle-Hollande
1 De tous les amateurs étrangers qui ont enrichi cet
Ouvrage, un des principaux est M. Parkmson, propriétaire
du Leverian Muséum. Outre ceux qui sont dans sa
nombreuse et riche collection, îlm ’a encore procuré les
belles espèces qui sont dans le Muséum britannique; dans
les collections du Major-général Davies (qui a dessiné
lui-même l’individu pl. 70 des Colibris) ; dans celles de
MM. f'Voodfort, Shaw, Thomson, Th. kVilson, Fran-
cillon, etc. ; et cela tant en Colibris et Oiseaux-mouches,
qu’en Grimpereaux , Héoro-taires , Promerops et Oiseaux
de Paradis. Il seroit difficile de citer un amateur
plus distingué et plus zélé pour la science; je le prie
d’agréer les témoignages de ma vive reconnoissance. Je
dois aussi des remerclmens particuliers au C. Bertin, négociant
à P aris, amateur distingué. C’est à lui que je dois
le complément de Ces ouvrages : c’est lui qui m’a obtenu
l’intérêt que M. Parkinson a mis à seconder mes efforts.
Dans ses fréquens voyages à L ondres, il a porté son zèle
obligeant jusqu’à visiter les propriétaires des principaux
cabinets d’Angleterre. Il a sollicité et obtenu d’eux la permission
de publier ce qu’ils avoient de rare ou de nouveau.
Par ce moyen, mes deux volumes se sont grossis2.
' Parmi les Oiseaux publiés ici pour la première fois, le plus curieux et le plus extraordinaire
est le Parkinson, pl. i4 , placé à la suite des Oiseaux de Paradis. Je préviens
les amateurs que je le possède dans ma collection, et que j ’aurai le plus grand
plaisir à le leur faire voir.
3 Si j’avois aussi composé des originaux, ou fait dessiner lès mêmes individus dans
des positions différentes ou avec des couleurs idéales, j’aurois pu aisément multiplier
les figures. Les Oiseaux de Paradis, par exemple, présentent par leurs faisceaux de
plumes, le champ le plus vaste à la fraude. On peut en dire autant de la manière
dont ce3 plumes sont relevées ou étendues : la véritable n’est connue que des Indiens
de l’intérieur de la Nouvelle-Guinée, lesquels n’ont aucune communication avec les
D U L I B R A I R E - É D I T E U R . vij
Ce ne sera peut-être pas sans intérêt que les amateurs
verront réunis dans un même Ouvrage des oiseaux dessinés
par les plus habiles Peintres de Paris et de Londres.
Enfin je dois une partie des Souï-mangas les plus
rares et les plus beaux au C. Vieillot et à son ami le docteur
Perrin de Bordeaux, qui les a observés lui-même
dans ses voyages à la côte d’Afrique, d’où il les a rapportés.
Si mes Souscripteurs sont satisfaits, je me trouverai
suffisamment récompensé des soins que j’ai pris; mais s’ils
croyoient avoir encore quelque chose à desirer, je pour-
rois me rendre le témoignage, qu e, depuis la publication
de la première livraison jusqu’à ce que l’Ouvrage ait été
term iné, je n’ai rien négligé pour sa perfection ; que
étrangers. J’ai cru devoir écarter tout jeu extraordinaire de ces plumes, dont les
foçmes sont très-favorables à des suppositions fantasques. J’ai respecté l’opinion de
tous les Naturalistes ou Voyageurs français et étrangers qui avoient parlé de ces
oiseaux. J’ai adopté leur manière de voir sur les proportions du corps, sur la conformation
et la position des plumes qui composent les faisceaux, et j ’ai sur-tout
rejeté loin de moi l’idée d’offrir de ces figures bizarres et grotesques, fruits d’une imagination
exaltée ; enfin je n’ai pas cru qu’il me fut permis, à l’aide d’un coloris brillant,
de présenter des arabesques pour des oiseaux peints d’après nature; d’offrir
comme nouveautés des jeunes mâles, des femelles et des variétés faites en Europe.
De semblables innovations sont si ridicules en Histoire naturelle, que je me croirois
déshonoré si elles m’étoient ducs. D’ailleurs, j ’aime trop la vérité pour abuser ainsi
de la bonne foi des amateurs, qui le plus souvent sont privés des occasions de vérifier
sur la nature.
Il est des gens qui présentent ces caricatures avec tant de confiance, qui feignent si
bien d’y croire, et qui disent si hardiment j ’ai vu, qu’on seroit tenté de se laisser persuader.
Après cet air d’assurance, qui oseroit les soupçonner d’en imposer, hors ceux
qui connoissent le fond de leurs secrets? Je me rangerai donc de ce côté, et je garderai
mon opinion jusqu’à ce qu’ils aient montré en nature les oiseaux extraordinaires
qu’ils osent figurer sous des formes dont les Auteurs et les Voyageurs ne font
aucune mention, et mon incrédulité m’empêchera du moins d’être leur dupe. Cette ■
défiance est d’autant mieux fondée, que nous avons fait dessiner plusieurs Oiseaux
de Paradis sur des individus qui n’existent en nature que dans le Muséum français;
cependant les figurés que nous en donnons ressemblent peu à celles que d’autres ont
publiées.