
ÎV A 'V.E R T I S S E M-.'E JST T
qüe je ne songeai plus qu’aux moyens de perfectionner
la nouvelle méthode d’A udebert. Ce Ministre, ami des
sciences, protecteur des arts , de 1 industrie et du commerce
, ne s’en tint pas envers moi aux exhortations ; il
m’obtint la souscription des C o n s u l s , et m accorda
celle des bibliothèques publiques. Ces encouragemens
que je n’oublierai jamais , m étoient d autant plus précieux,
que j’avois mal mesuré toute l’étendue de-.cette
entreprise, et qu’ils ont puissamment contribué a la conduire
à sa fin.
Les oiseaux de ces divers genres, qui étoient dans le
Muséum d’Histoire naturelle et dans les collections des
Citoyens Dufrêne., Vieillot et Audebert1, étoient les
seuls que je croyois.avoir à publier. A cela se bornoit le
plan conçu par l’Auteur \ La mort en leva cet homme
si précieux pour la science , lorsqu’il finissoit la famille
des Colibris. Il n’avoit encore que des notes .et des
dessins pour celle des Oiseaux-mouches, et des dessins
seulement pour les Souï-mangas et les autres genres. Je
me serois donc trouvé dans un grand embarras pour
continuer ce qu’il avoit commencé, si A u d e b e r t ne
m’avoit mis dans la confidence de “toutes les opérations
de sa nouvelle méthode, et si je n’avois assisté à
tous ses essais. Sa mort m’a forcé de joindre à ce qui est
du ressort d’un Libraire-éditeur, la direction de toutes
les autres parties. J’ai eu recours au Citoyen Vie illotpour
continuer les recherches des Oiseaux, et en faire les
descriptions. Il s’en est acquitté d’une manière q u i, j’espère
, obtiendra l’approbation de mes Souscripteurs. Il a
’ Je possède aujourd’hui la collection d’A u d e b e r t .
3 Ces matériaux me fournissoient à peine deux petits volumes.
D U L I B R A I R E - É D I T E U R . v>
suivi le plan d’AuDEBERT; en ami d e là v é r ité , il a é c a r té
le -charlatanisme qui fait aujourd’hui le principal mérite
de. certains. O u vrag es.1.-
Les recherches du C. Vieillot me firent bientôt apper-
cevoirque les collections dont je viens de parler, et que
nous avions épuisées , étoient loin de compléter ces
genres. Il y manquoit beaucoup d’espèces décrites par
les Auteurs et les Voyageurs2. Jem e décidai alors à remplir
ces lacunes. Pour y parvenir, je fis imprimer deux
listes avec les noms latins , français et anglàis ; l’une de
tous lès oiseaux décrits dans ces genres qui manquent
dans nos collections, et l’autre de tous les individus dont
je n’avois plus besoin. Ces deux listes ont été envoyées
aux propriétaires de tous les cabinets français et étrangers
que j’ai pu découvrir. Ce moyen m’a réussi au-delà
de toute espérance car indépendamment des oiseaux
1 Je ne. puis mieux lui prouver, ma reconnoissance qu’en publiant son Histoire
naturelle des Oiseaux de V Amérique, depuis Saint-Domingue jusqu’à la baie d’Hud-
son", oiseaux qu’il a observés sur les lieux.
3 La variété des teintes ct’des reflets a donné lieu à des méprises : d’où il est résulté
que, dans plusieurs Ouvrages, le même individu avoit été décrit et quelquefois figuré
sous dès noms et des couleurs différentes. Ces méprises n’étoient alors que le fruit de
l’erreur; mais si on en fait aujourd’hui un-objet de spéculation, et que les Naturalistes
ne démasquent pas cette fraude, l’Ornithologie deviendra un véritable chaos..
Les soins qui'ont été pris ici pour éviter des fautes aussi graves, et même pour corriger
celles qui sont échappées aux Auteurs et Voyageurs anciens et modernes,
rendront les Oiseaux dorés ou à reflets métalliques , précieux à ceux qui aiment
l’Ornithologie; et la fidélité de nos planches assurera à cet Ouvrage la confiance des
amateurs. On y trouvera figurés d’après nature soixante-douze Colibris et Oiseaux-
mouches, dont dix espèces nouvelles. Il y a parmi les autres des jeunes et des femellès
dont plusieurs avoient été donnés par les Auteurs pour des espèces, et beaucoup qui,
avant- nous, n’avoient pas encore été figurés ni décrits..
On y trouvera aussi quatre-vingt-huit Grimpereaux, Souï-mangas, Guit-guits etr
Héoro-taires, parmi lesquels il y a soixante-dix espècea, dont quarante-six nouvelles,
ou non figurées jusqu’à présent; celles de six Jacamars, dont trois sont nouveaux ; de-
neuf Promerops', dont quatre sont nouveaux, et de-quatorze Oiseaux de-Paradis.,,
dont cinq sont-nouveaux, et trois autres n’avoient pas encore été figurés en couleur,. b