
HISTOIRE NATURELLE
DES JACAMARS.
L E J A C A M A R .
P L A N C H E I.
Dessus du corps vert doré à reflets cuivreux; gorge blanche ; ventre roux ; dix pennes
à là queue. - - - -•
Le Iacamar du Brésil. Brisson, Ornith. — Le Iacamar, Buffon, Ois. — Oreen
Iacamar. Latham, Synop. — Alcedo galbula. Linné, Syst. nat.
D e s couleurs analogues à celles des Colibris, et la demeure de cet
oiseau au sein des bois les plus épais, sont sans doute les motifs qui ont
décidé les Créoles de Cayenne à l’appeler le grand Colibrì des bois : mais
ses moeurs, sa nourriture, son physique ne permettent pas de le confondre
avec eux. Le Jacamar ne vole point en troupe; il vit seul, et ne
se plaît que dans la solitude des forêts les plus sombres de la Guiane
s’écarte peu du canton qu’il a adopté, préfère les endroits les plus humides
, sans doute parce que les insectes dont il fait sa seule nourriture,
s’y trouvent assez abondamment pour favoriser son indolence naturelle.
La tranquillité et le repos ont tant d’attraits pour cet oiseau solitaire
qu il reste perche pendant la plus grande partie du jour sur une
branche d’une moyenne hauteur. De temps en temps il interrompt le
silence de ces forêts, et égayé sa solitude par un chant court et assez
agréable : c’est par ce seul ramage qu’il communique avec ceux de ses
pareils qui habitent dans son voisinage. Sa patience pour attendre les
insectes qu attirent la fraîcheur et l’humidité de sa demeure, son vol
rapide, quoique court, et la préférence qu’il donne aux branches peu
élevées, sont des caractères qui le rapprochent des Martin-pêcheurs. On
ignore quelles couleurs, dans cette espèce , distinguent le mâle de la femelle.
Sans doute que la difficulté de parvenir à leur retraite, ou peut-être
le soin qu’ils mettent à cacher leurs amours et leur nid, ont jusqu’à présent
restreint nos connaissances à cette esquisse. Un beau vert doré à