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OU plutôt u n Coua, comme il est facile de s’en convaincre par la
seule vue de la planche enluminée ôo5 des oiseaux de Buffon, sous
le nom de Coucou noir de Cayenne, espèce que nos méthodistes
modernes ont constamment citée, on ne sait à quel titre, pour être
le type du genre Barbacou, dont nous donnons le portrait de grandeur
naturelle dans ce Recueil, pl. SaS, fig. i. Un coup d’oeil porté
sur cette figure et sur celle de Buffbn, que nous venons de citer,
suffira pour détruire l’erreur accréditée, qui est si généralement
répandue, qu’on ne trouve pas de petite collection d’oiseaux où elle
ne soit adoptée; car, comme notre Barbacou ténébreux (Monasa
tenebrlo) est très-commun, on le trouve dans la plupart des cabinets,
et partout sous l’étiquette ou la synonymie de Cuculus tenebrosus
de Gmelin, tandis que cet oiseau doit être rapporté à un autre
genre. En effet, le Cuculus tenebrosus a le bec des Coucous ou des
Couas, leur queue longue et conique, les tarses courts, le plumage
lisse, lustré, et la forme svelte et allongée; notre Barbacou n’a rien
de tout cela : il a le bec garni de soies; ce bec est différent de ceux
des Couas et des Coucous ; la queue est très-courte, coupée carrément
; le plumage est sans lustre et paraît ébouriffé par la désunion
des barbules des plumes ; enfin c’est, comme tous ceux du genre, un
oiseau trapu, qui ressemble un peu aux Coucous par la coupe du
bec, mais qui s’en éloigne totalement pour l’ensemble des formes.
Quoiqu’on puisse présumer que les naturalistes ont vu la figure du
Barbacou écaudé de Vaillant, pl. 4 6 , le même que noire Barbacou
ténébreux, aucun d’eux n’a eu l’idée de confronter cette planche
avec celle 5o5 de Buffon, qu’on donne comme synonyme. M. Vieillot
commet même l’erreur d’attribuer des pieds jaunes à notre Barbacou,
qui a ces parties brunes, parce que la figure 5o5 des pl. enl. indique
cette couleur, et qu’en effet le petit Coucou noir de Cayenne a les
G EN R E BAR BACOU.
pieds jaunes. Ces considérations nous ont déterminé à donner la
figure de ce Barbacou, auquel nous laissons le nom de Ténébreux
ou Tenebrio qu’il porte dans la plupart des collections d’oiseaux.
Les Barbacous sont des oiseaux trapus, à plumage abondant, plus
ou moins ébouriffe ou soyeux. Cet état de plumage est produit par
la désunion des barbes qui imitent un duvet grossier, à peu près
comme dans les Couroucous. Leur genre de vie est comme celui de
ces derniers, solitaire et tranquille; ils habitent les grands bois sur
les bords des eaux, où ils nichent dans des trous naturels, à la manière
de certains Pics, qui ne construisent pas eux-mêmes leurs
demeures pour y déposer les oeufs : on assure qu’ils nichent aussi
dans des trous en terre. Les espèces connues vivent toutes dans les
climats chauds d’Amérique; on n’en a point encore trouvé dans les
autres parties du monde. Elles sont :
Esp. 1. Barbacou a bec ro u g e ( i ) , Vaill., Barbus, pl. 44, l’adulte, et
pl. 45, le jeune âge ; décrit et figuré par par Buff., pl. enl. 5 1 a , sous
le nom de Coucou noir de Cayenne. Inscrit dans les Catalogues méthodiques
sous les noms de Bucco cinereus et Calcaratus de Corvus
australis et tranquillus, et que Vieillot introduit dans ce genre sous
le nom de Monasa t r a n q u i l l a . Patrie, les différentes parties de la
Guyane, où il est commun.
Esp. 2. Barbacou a face blanche , figuré par Lichtenstein et Spix,
ainsi que par Vieill., Galerie des Oiseaux, vol. i , pl. 3 6 , sous le
nom de Monasa personata. Patrie, le Brésil et la Trinité.
Esp. 3. Barbacou ténébreux, de nos pl. col. ou5, fig. i , figuré
par Vaill., Barb., sous le nom impropre de Barbacou écaudé, pl. 46.
Toutes les autres Indications données comme synonymes se rap-
( i) On doit observer que la seconde espèce a également le bec rouge.
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