D liO N G O A RAMES,
vit aussi dans les îles de Java et de Sumatra), est caractérisé par une
queue à pennes étagées et de forme un peu fourchue ; la penne extérieure
de chaque côté est prolongée en füet n u , au bout duquel les
bar'bes s’épanouissent en forme de palettes allongées. Il faut cependant
observer, dit Le Vaillant, que les barbes n’occupent que le côté extérieur
des tiges, car elles sont entièrement nues dn côté intérieur.
Cette description est mal rendue par mon ami ; il aurait dû dire
que le côté externe du fdet est sans barbes sur les trois quarts de la
longueur de la palette, que desbarbules peu lai’ges naissent vers le
bout de la plume qui est toujours frisée ou contournée; et qu’enfin,
c’est la partie interne du filet qui a les barbes très-longues. La forme
contournée de l’extrémité des filets a pu faire naître cette légère
méprise, vu que par le moyen de ce contour la barbe intérieure se
présente extérieurement. Ce caractère est, au reste, bien saisi dans la
figure publiée par M. Le Vaillant.
Notre Drongo à rames a la queue composée de plumes toutes d’égale
longueur, et parfaitement carrées dans leur partie barbée; la penne
extérieure de chaque côté est prolongée de même, en fdet très-délié et
très-long ; les barbes naissent à plus de trois pouces de distance du
bout, et ont la forme d’une rame de pirogue indienne; le bout de
ces filets diffère de celui qui termine les filets du Drongo à raquettes,
parce que leur extrémité est plane et pas contournée; les deux côtés
des barbes naissent au même endroit, et celles-ci sont d’égale longueur.
Outre ces différences très-marquées entre les deux espèces
mentionnées, on peut encore énumérer les suivantes.
Le Drongo à raquettes est plus grand que celui à rames, il a le bec
plus fort ; son plumage, quoique lustré de reflets métalliques, n’est
point aussi brillant, ces reflets se bornant à une légère nuance couleur
d’acier poli répandu sur le plumage généralement noir; les reflets sont
DRONGO A RAMES,
plus chatoyans sur le plumage également noir du Drongo à rames ; les
petites plumes du front placées sur la base du bec se réunissent chez
le Drongo à raquettes en petite huppe comprimée; ces mêmes plumes,
dans l’espèce que nous décrivons, sont veloutées et se dirigent en
avant; enfin les filets de cette dernière sont proportionnellement plus
longs que dans le Drongo figuré par M. Le Vaillant.
Les femelles des deux espèces mentionnées diffèrent des mâles parle
manque de filets; ils leur ressemblent sous tous les autres rapports.
La penne extérieure de la queue, dans les femelles, est toujours, et
proportionnellement aux autres pennes, un peu plus longue, ce qui
fait que la queue de la femelle du Drongo à raquettes est très-fourchue,
tandis que celle de la femelle de notre Drongo le paraît, vu le prolongement
de deux lignes de la penne extérieure de chaque côté, les
autres étant toutes égales. On compte dans l’une et dans l’autre
espèce dix pennes à la queue ; l’iris des yeux est rouge et le plumage
d’un noir brillant à reflet bleuâtre dans toutes les parties exposées
à la lumière. La longueur prise du bout du bec à l’extrémité de la
penne latérale où commence le filet, est dans le Drongo à raquettes
de 11 pouces, et dans le Drongo à rames de g pouces seulement.
Nous ne savons rien des moeurs de ces oiseaux.
Notre Drongo à rames habite les îles de Java et de Sumatra; celui
à raquettes se trouve aussi dans ces pays, et Sonnerai a rapporté
quelques individus de la côte de Malabar.
On trouve des sujets bien conservés dans les Musées des Pays-
Bas, de Paris et de Vienne; celui de Sonnerai se trouve aussi au
Musée de Paris.