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COUROUCOU PAVONIN.
connus, décrits et figurés dans plusieurs ouvrages d’ornithologie, mais
que M. de Spix reproduit comme espèces nouvelles, dues à ses recherches
dans quelques parties du Brésil, et qu’il présente au public
sous de nouveaux noms ou par le moyen de dédicaces faites aux plus
grands personnages de la Bavière; ceux-ci, sans doute, doivent être
surpris de la confiance avec laquelle on leur dédie des espèces qui
figurent depuis environ un demi-siècle dans tous les catalogues méthodiques.
C’est peu de voir dans cet ouvrage de jeunes oiseaux, des
variétés, même les deux sexes donnés comme espèces distinctes; erreurs
que les états difiérens de mue dans quelques groupes d’oiseaux,
et le changement de pelage chez certaines espèces de mammifères,
peuvent faire commettre aux naturalistes placés dans une sphère peu
étendue sous le rapport des moyens comparatifs ; mais nous ne
pouvons concevoir comment il peut se faire que le jeune oiseau et
l’adulte se trouvent classés par M. de Spix dans des divisions génériques
différentes.
Je me vois, quoique bien à regret, dans la nécessité de signaler de
semblables abus; je juge cependant qu’il est de mon devoir d’émettre
cette critique, vu que cette route vicieuse, très-facile à suivre, tend
à embrouiller de plus en plus les travaux méthodiques : nous avons
assez de besogne pour nous retrouver dans ce dédale d’une nomenclature
ancienne et ne devons point tolérer des abus de cette nature, dans
ceux qu’on peut supposer, avec raison, mieux instruits et plus à
même de profiter des découvertes de leurs contemporains et des
progrès rapides que les sciences exactes ont faites dans ce siècle.
Le Couroucou pavonin est figuré d’une manière passable dans l’ouvrage
mentionné; le portrait que nous donnons Ici de grandeur naturelle,
sur une planche double, ne laisse, je présume, rien à désirer
dans la partie échue en partage aux artistes qui coopèrent à notre
COUROUCOU PAVONIN.
entreprise. La femelle, sans doute moins parée que le mâle, n’est point
encore connue; nous en fournirons la figure aussitôt que l’occasion se
présentera d’obtenir un individu.
Le mâle est couvert d’une livrée dont l’éclat peut rivaliser avec
celle du Paon. Une teinte de bronze-doré couvre toute la téte et la
gorge; le cou, la poitrine, le dos, le manteau, les couvertures alaires
et caudales et les deux plumes du milieu un peu plus longues que
les pennes, reflètent un vert-doré extraordinairement brillant ; ces
teintes éclatantes sont encore relevées par la nature du plumage très-
velouté et des barbes décomposées qui forment bordure ; les plus
grandes des couvertures s’étendent sur le noir profond de toute l’aile
en lames brillantes, et les grandes couvertures de la queue, dont les
deux du milieu sont allongées en larges filets frangés sur les bords,
ajoutent à la parure très-riche de tout ce plumage, relevé par le
carmin pur dont tout le ventre et les couvertures inférieures sont
colorées ; la queue est noire, mais les deux pennes extérieures sont
terminées de blanc; les plumes des tai-ses sont noires; le bec est
jaunâtre sur l’empaillé, mais rougeâtre dans le vivant; les pieds
sont bruns.
Nous avons été Informés que les sauvages de l’intérieur du Brésil
se servent de la peau de ce Couroucou comme ornement; les deux
longues plumes de la queue de cet oiseau réunies en panache sont
employées, dit-on, à la parure des dames péruviennes.
Le sujet du cabinet de M. Leadbeater a servi à la figure ci-jointe ;
celui publié dans l’ouvrage de M. de Spix fait partie du Musée de
Munich.
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