P I P I T lU C H A R D .
Je ne connais cette espèce nouvelle, découverte par M. Richard,
que d’après l’individu que M. de Lamotte d’Abbeville eut la bonté de
me communiquer : il me dit que ces oiseaux passent en Picardie, qu’ils
vivent absolument comme toutes les auties espèces de ce genre, et
qu’on les trouve toujours à terre, où ils remuent souvent la queue, à
la manière des Bergeronnettes. Il paraît que ce Pipit est un habitant
des pays chauds de l’Europe, puisqu’on le trouve aussi vers les Pyrénées,
et probablement en Espagne : je ne le vis jamais dans les parties
orientales du Midi. Le Pipit Richard a le plus de rapport avec les grandes
espèces de ce genre qui habitent l’Afrique, par la forme du bec, des
pieds et de l’ongle postérieur; il se rapproche le plus de Alauda ca-
pensis, Ladi., dont les synonymes sont la pl. enlum. 5o4,Jig. 2 , de
Buffon, et V Alouette sentinelle de Le Vaillant, Ois. d’A f.\ . 4, pl. igS.
Il se pouri-ait que Alauda Lusitania des Systèmes fût le même que
notre Pipit Richard. L ’Alouette sentinelle d’Afrique doit aussi pren-
di'e rang dans le genre Anthus.
L ’individu figuré de grandeur naturelle est un jeune; l’adulte a le
plumage moins bigarré; toutes les parties inférieures sont d’un blanc
pur; les bordures blanches et rousses aux plumes du dos'et des ailes
disparaissent, et les coulem-s de ces parties ont une teinte brmie-noi-
râtre plus décidée et plus uniforme. Cet oiseau jette un cri fort et
perçant, qu’on entend de loin.
L ’individu figuré se trouve dans le cabinet de M. de Lamotte, à Abbeville.