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G EN R E IN D IC A T EU R ,
bien convaincus que les Indicateurs n’ont aucun rapport avec les
Coucous, soit par leur forme, soit par leurs moeurs, quoique Bruce
ait encore fortifié cette dernière erreur en figurant dans son Voyage
en Abyssinie un soi-disant Indicateur, auquel on n’a pas manqué de
donner absolument toutes les formes d’un Coucou; ce qui prouverait
assez qu’il n’a pas plus vu d’indicateurs en Abyssinie qu’il n’y
avait vu la Girafe à laquelle il donne les cornes de l’Antilope (i).
Les Indicateurs vivent dans les pays boisés. Ils nichent dans les trous
d’arbres et pondent leurs oeufs sur le bois vermoulu ; ils sont d’un
naturel peu farouche, quoique très-remuans ; on les entend sans cesse
crier, ce qui les fait aisément découvrir par le chasseur; et comme ils
ont le vol lourd et qu ils se portent à de petites distances, il est très-facile
de les suivre lorsqu’on veut arriver aux ruches où ils sont habitués
d aller prendre leur nourriture, car ils vivent principalement de miel
et de la cire qui le contient; mais ils ne mangent point les abeilles, quoiqu’ils
en détruisent beaucoup en se défendant des piqûres de celles qui,
s attachant de préférence aux yeux de l’oiseau, lui font quelquefois
payer chèrement sa témérité. Les Hottentots ont assuré à Le Vaillant
que plusieurs fois ils avaient trouvé au bas des ruches sauvages, des cadavres
d Indicateurs qui avaient été tués par les abeilles : ce qui peut
assurément bien arriver, puisqu’en Europe on a souvent trouvé dans
nos ruches des souris, des mulots mis à mort par des abeilles, et ensevelis
sous une voûte de cire : celles-ci ne pouvant traîner leurs ca-
( i) Celle assertion est un peu hasardée, car le soi-disant Indicateur du voyageai-Bruce
pourrait bien elre une espèce distincte que nous n’avons point encorevue en nature. Nous n’avons
point encore des données certaines sur la patrie des GiraEfcs exposées aux yeux des Romains, et
qui, selon toute apparence, ne pouvaient venir que des contrées septentrionales de l’A frique;
cette GiralTe dont parle Pline pourrait très-bien former une seconde espèce, quoique son existence
paraisse être très-douteuse. Attendons les résultats des recherches qui se font aujourd’ Iiui
dans les contrées visitées par Bruce pour émettre une opinion de'finitive sur cette matière.
GENRE IN D IC A T E U R ,
davres hors des ruches, les couvrent ainsi pour ne pas en être incommodées.
La peau de ces oiseaux est épaisse, et les fibres en sont tellement
serrées, qu’on a de la peine à la piquer d’une épingle avant <
qu’elle ne soit sèche : admirable précaution de la nature qui ayant
destiné les Indicateurs à disputer leur subsistance aux abeilles, Fa
revêtu d’une cuirasse impénétrable qui la préserve de l’aiguillon
acéré du plus industrieux des insectes.
Nous connaissons aujourd’hui trois espèces distinctes d’indicateurs,
et deux autres ont été indiquées d’une manière assez vague ; nous
plaçons celles-ci provisoirement hors de ligne, en les indiquant sur
le témoignage des voyageurs. Les trois espèces bien connues sont :
Esp. 1. I n d ic a t e ü r a b e c b l a n c de nos pl. col. 36y, Indicator al-
birostris. Patrie, les côtes septentrionales et occidentales d’Afrique,
particulièrement l’Egypte et le Sénégal.
Esp. 2. G ra n d In d ic a te u r ( i). Le Vaill., Ois. d’Af., vol. 5 , page
io 4, pl. 241, le mâle adulte, et le jeune sous le nom de femelle. Indicator
major. C’est le Cuculus indicator des catalogues méthodiques;
voyez les synonymes dans Latham. Patrie, l’Afrique méridionale,
dans l’intérieur. ' ' »
Esp. 5. P e t i t In d ic a te u r . Le Vaill., Ois. d’Af., vol. 5 , pag. 106,
planche 2Î2, le mâle. Indicator minor. Patrie, les mêmes contrées
que le précédent, et les côtes occidentales à Sierra Leonà et au Sé-
négal.
Nous plaçons ici, comme simple notice, la très-courte phrase sous
laquelle Le Vaillant fait mention d'un autre Indicateur qu'il n’a pu
voir qu’une seule fois et qui n’existe point dans les collections ornithologiques.
Il est, dit Fauteur mentionné, de taille moyenne entre le
grand et le petit Indicateur; dessus de la téte brun ainsi que le dos,
( i) Cet oiseau est plus petit que notre Indicateur à bec blanc.
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