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COUROUCOU DUVAUCEL .
que Duvaucel n’avait pu supporter à la fois l’influence d’un climat
mortel et les graves blessures que lui avait faites un Rhinocéros, qui,
tandis qu’il en poursuivait un autre, s’était jeté sur lui, l’avait renversé
d’un coup de mufle dans la poitrine et lui avait profondément
ouvert la cuisse avec sa corne : l’aflaiblissement causé par cette blessure
et par un violent crachement de sang, ne lui a plus rien laissé
à opposer aux causes désorganisatrices des régions équatoriales, et 11
a succombé à la maladie la plus cruelle dans ces cljmats, à ladys-
senterie.
Le beau Couroucou, que je m’empressai de dédier à Duvaucel lorsque
nous étions loin de prévoir qu’il dût servir, une année plus
tard, à faire entendre dans cet article les accens lugubres d’une épi-
taphe, est du nombre des découvertes en ornithologie que nous
devons aux voyages de ce naturaliste dans l’île de Sumatra. Cette
espèce n’a pas été distinguée par M. Railles, voyez Catal. des Ois. de
Sumatra, Linn. Transact., vol. 13 , pag. 282 , qui la confond avec le
Couroucou kondea de nos pl. col. 3a i , sous le nom de Burong ka-
sumba, dénomination malaie de cette dernière espèce, dans l’île de
Sumatra.
Le mâle adulte est remarquable par les teintes pures et brillantes
du plumage. Toute la téte et la partie supérieure du cou sont d’un
noir velouté ; la partie inférieure du cou, la poitrine, tout le dessous
du corps, le croupion et les couvertures de la queue sont d’un rouge
clair extraordinairement brillant; la partie supérieure du dos et les
scapulaires sont couleur de rouille; les deux pennes du milieu de la
et dont quelques dépouilles ont été offertes par eux à MM. Diard et Duvaucel. Déjà elle se
trouve décrite, et une bonne figure de la tète a été donnée dans le Voyage autour du monde
par le capitaine russe Kotzebue, sous ie nom de Preshjtis mitrata, pag. 196, avec la ligure du
COUROUCOU DUVAUCEL .
queue ont la même teinte brune que dans le Couroucou kondea, elles
sont aussi terminées de noir; les deux suivantes de chaque côté d’un
noir plein, et les trois latérales mi-partie noir et blanc ; l’aile est noire
marquée de nombreux zigzags blancs, absolument comme dans le
Kondea; des bracelets très-larges, roses et à liserés bruns, couvrent
les tarses; le bec est d’un bleu clair, et cette belle teinte règne sur la
nudité quientoure la commissure et se dirige sur les joues; une plaque
nue de la même couleur est placée au dessus des yeux. L ’espèce est
d’un bon tiers plus petite que le Kondea ; sa longueur totale est de
huit pouces six ou sept lignes.
Nous n’avons point encore reçu de femelles de cette espèce ni
du Kondea; nous en publierons les portraits aussitôt que leurs dépouilles,
sans doute différentes par les couleurs du plumage, auront
été envoyées par les naturalistes voyageurs.
L’espèce habite à Sumatra; les dépouilles du mâle font partie des
Musées des Pays-Bas et de Paris.