GOBE -M OÜCUERON P A S S È -G R lS .
séparées en des genres distincts (i). Nous croyons qu’il est utile de
réunir provisoirement dans une série la nombreuse famille des Gobe-
mouches; nous serons les premiers à admettre dans ces genres des
coupes, en isolant quelques groupes sous des dénominations nouvelles
, lorsque par un examen plus approfondi il nous sera possible
d’établir des caractères faciles à saisir. Je conviens avec franchise
que dans le nombre immense et toujours croissant des espèces qui
me sont connues, il ne m’a point encore été possible d’établir une
apparence d’ordre et de régularité dans les coupes que j’al essayé
d’établir. Ceux qui n’auront devant eux qu’un très-petit nombre
de Gobe-mouches trouveront bien plus de facilité à se créer des
coupes artificielles, et c’est ce qui est toujours arrivé lorsque les
naturalistes n’ont consulté qu’une seule collection, ou lorsqu’ils se
sont bornés à la division méthodique des oiseaux d’une seule contrée
ou d’uné vaste portion du globe; ces sortes d’édifices méthodiques
croulent d’eux-mémes lors de la comparaison générale faite sur la
totalité des espèces connues, qui sont dispersées dans les nombreuses
collections de l’Europe. Notre ouvrage combiné avec les planches
enluminées de l’ancien Buffon, et auxquelles on pourra réunir les
figures d’Edwards, de Le Vaillant, de Wilson et de Vieillot, formeront
avec le temps une collection très-riche, où seront représentés,
sous des formes vraies et par le moyen de couleurs rendues avec
fidélité, le plus grand nombre des oiseaux connus (2). C’est en
(7) Voyez aussi sur cette matière la remarijue placée au genre Muscicapa, dans le Manuel
d’Oruithologie, page i 5 i.
(2} Nous publierons dans ce recueil, et probablement à la 60'. livraison, un tableau gcné-
ral de toutes les anciennes planches enluminées de Buflbn, combinées avec celles des 60 livraisons
de ce recueil et réparties ensemble d’après les genres et les sections données dans l’analyse
du système placé dans le i " . volume du ataiiuol tl’Ornithologie; analyse dont U sera publié une
nouvelle édition dans le troisième volume de l’ouvrage indique.
GOBE-MOUCHERON P A S S E -G R IS ,
multipliant les figures des espèces qui paraissent appartenir à des
coupes nouvelles, que nous pouvons réussir à mettre plus d’ordre
dans ce grand genre; peut-être trouverons-nous alors plus de facilité
à isoler des groupes par le moyen de plusieurs caractères réunis,
reproduits à peu près sous les mêmes formes et avec les mêmes conditions
sous le rapport des moeurs et des habitudes. En attendant
nous sectionnerons cette grande tribu. Quelques espèces seront
réunies par des rapports dans la forme assez constante de la queue;
d’autres dans le plus ou le moins de longueur du bec en proportion
de la tête; d’autres, enfin, offriront la réunion des espèces qui se
ressemblent par les couleurs du plumage.
L ’espèce qui fait le sujet de cet article, figure i , réunie avec
une autre, connue dans le S5'stème sous le nom de Sjdvia elata
Lath., Ind. vol. 2, pag. 54g , sp. i 53, décrite dans Buffon sous
l’indication de Roitelet mésange, et figurée sous celle de Mésange
huppée, pl. enl. 708, fig. 2, auxquelles on peut ajouter plusieurs
espèces nouvelles, et celles données sur cette même planche, fig. 2
et 3 , forment, sous le nom provisoire de Gobe-moucheron , le groupe
le plus voisin des Mésanges, et le dernier échelon des Gobe-mouches.
Les deux espèces figurées sur cette planche, passent par des nuances
très-imperceptibles à des formes plus rapprochées du type de nos
espèces européennes; l'une n’a que de très-faibles indices de soies,
ou petits poils folets, à la base du bec; l’autre a des soies plus distinctes
et le bec un peu plus large; tandis que celui de la figure i
aie bec plutôt comprimé. Des gradations tout aussi fugitives, observées
dans quelques autres espèces, nous serviront de moyens propres
à remonter, dans cette série, à des oiseaux insectivores, très-voisins
des Pie-grièches caractérisées par une queue courte et carrée..
Notre Gobe-moucheron passe-gris a le sommet de la téte, l’occiput