A L O U E T T E ISA B E L L IN E .
une étude approfondie, la connaissance parfaite des espèces connues
de toutes les autres parties du monde ; sans un coup d’oeil exercé,
il est impossible de faire des diagnoses seulement passables, et plus
ou moins propres à servir de guide dans les recherches. Un autre
inconvénient nous embarrasse souvent dans le choix du nom à donner
aux espèces qui paraissent inédites dans les catalogues de nomenclature,
méthodes ou species. Avec le désir le plus sincère et bleu
prononcé de satisfaire les divers amours-propres, il est souvent
impossible de parvenir à s’entendre sur le nom des espèces, la même
étant déposée dans les divers cabinets, souvent sous dix noms
différens (i). Le moyen le plus simple aurait été de s’eu rapporter
uniquement aux systèmes complets d’un species général, aux ouvrages
de planches, aux ouvrages descriptifs et aux monographies avec ou
sans planches; mais ce moyen aurait été peu propre à rallier, sous
une même manière de voir, les auteurs de brochures et de mémoires
détachés; nous avons déjà éprouvé toute l’animosité des compilateurs,
auteurs de ces amas indigestes de citations, dont les dictionnaires
sont encombrés, pour ne pas nous attirer celle des auteurs de
mémoires et de brochures qu’il est souvent fort difficile de retrouver
dans les écrits volumineux des sociétés savantes et des académies. Le
plan et la marche de notre ouvrage fait preuve d’une tendance et de
vues cosmopolites ; nous tenons à coeur de rendre justice à chacun
pour ses découvertes, et cette marche sera constamment suivie ; les
noms proposés, pour les espèces nouvelles, ne seront jamais changés
dans cet ouvrage, lorsque ces noms n’auront point rapport à une
indication de pays, de contrée ou de ville ; dénominations que nous
( i) Ceci est le cas de presque toutes les espèces nouvelles du Brésil, qui sont aujourd’luii lics-
répandues par les envois multiplies des naturalistes voyageurs et par ceux plus nouibreiu
encore que le commerce inlroduit en Europe.
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éloignerons et supprimerons toujours, vu qu’elles sont éminemment
vicieuses, étant employées comme nom vulgaire de l’espèce. Les
motifs qui ont pu nécessiter cette mesure, ayant été énoncés dans
quelques autres articles, nous y renvoyons pour ne point étendre
davantage une digression, plus ou moins étrangère à cet article
descriptif.
Notre Alouette ressemble, par la taille et la forme des pieds à doigts
courts, à notre Alouette brachydacljle d'Europe, mais son bec est
un peu plus fort et tient le milieu entre celui de cette espèce et de
la Calandre; la queue est très-faiblement échancrée dans le milieu,
quoique arrondie de chaque côté, la penne extérieure étant plus
courte que celles qui suivent; les grandes couvertures ne recouvrent
point le bout des rémiges; l’ongle postérieur est faiblement arqué;
un roux-isabelle forme la teinte générale du plumage; foncé, mais
sans taches aux parties supérieures, un peu plus clair sur les parties
inférieures, en exceptant toutefois la gorge qui est blanchâtre,
faiblement marquée d’isabelle-foncée ; les pennes des ailes et de la
queue sont brunes-foncées, mais bordées extérieurement de roux-
isabelle ; le bec est blanchâtre à sa base et cendré au bout; les pieds
ont une teinte brun-clair. Longueur totale, cinq pouces sept lignes.
On doit la connaissance de cette espèce à M. Ruppel, qui en a
fait la capture dans les déserts d'Akaba en Arabie. S’il est prouvé
que l’Alouette des déserts de M. Lichtenstein est identique, on
doit ajouter que l’espèce vit aussi dans la haute Egypte, d’où elle
a été envoyée au Musée de Berlin.
Musées des Pays-Bas et de Francfort.
UtcuEit. d'O iseaux , livr.aison.