Français et les Américains, vu que son ramage a de réclal et de la mélodie, quoique scs
pln-ascs soient plus courtes et moins variées que celles de notre chantre des bois. Malgré
cette infériorité de chant, cet oiseau a des droits au nom de Rossignol, sur-tout si ou
compare son gosier à celui des autres petits volatiles du même j»ays, et il est vraiment
le seul qui puisse l'y remplacer.
Il diffère si peu par son plumage et sa taille de notre 'l’roglodyte, (pi’on le distingue
difficilement au premier appereu; oepeiidaiil cu rexaiuiiianl avec altenlioii, l’on
voit qu’il a le bec et la queue plus longs cl des couleurs moins foncées. Si c’est
l’espèce d’Europe ([ui a passé dans le nouveau (ÀtnlineiU, bien loin d’èlve dégémiréc ,
elle aura gagné, car sou ramage y est bien siqiérieur. Ceux <pii ne consultent (¡ue
rexléricur d'un oiseau, rapporteront celui-ci à notre 'I roglodylo ; mais lorsipi'on l’cnlend
crier cl chanter , on ne peut se dispenser d'en faire une esjiècc distincte. Aussi
familier, il semble ne sc plaire cpic près dc la demeure de riiomme : il suifn dc lui
procurer les commodités tpi’cxigc la position dc sou uld ¡lour être sùr dc I attirer daus
uu jardin, ot qu’il y reviendra nicher tous les ans, si l'on ne détruit pas sa eouxée. Il
mérite la protection que les Américains lui accordent, car il n’csl aucuncmciil nulsihic,
puisqu’il ne vit que de larves, de crysalidcs, de petits insectes, et que c’esl le seul oiseau
chanteur (¡ui se fixe dans les villes. Il diffère du froglodylc des roseaux, avec le<juel on
le confond, en donnant cc dernier pour une variété, par son genre dc vie, par sa taille,
rciiscmblc de son plumage, sa voix et ses habitudes; caractères qui doivent être considérés
lorsqu’on rapproche les espèces sous tpiclquc dénomination que ce soit, cl qui ne permettent
aucune réunion à celui qui les connoît. Sou ramage est aussi fort, aussi sonore
(pie celui de notre Pinson, F r in g illa ccplcbs , L in n . G^i. , mais plus moelleux, plus étendu
et plus varié. L ’Américain qui n’a pas cet oiseau près de sa demeure et qui dosire 1 y fixer,
lui construit au printemps unepclile m a i s o n n e t t e ,housc; d’autres pour le même motif,
attachent une calebasse contre leur maison ou au bout d une perche (pi’ils placent au milieu
de leur jardin. Ce réduit reste rarcinciii vacant; car les jeunes coujJcs étant forcés de
chercher, à leur retour du Sud, un canton (jui les Isole de leurs semblables,s’en emparent
aiissi-lcA. A défaut de ces reli’aitos arlifieicllcs, ils font leur nid dans le creux d’un arbre :
cnim, tout ce qui est clos ou obscuiTcur convient ; la poche, entr’ouvertc,d’un de mes
Iiabits accroclié au dehors d’une fenètxt' ? commiu à un Troglo(ly te pour placer le
berceau de ses petits, il le «otisfruisit avec une telle activité, qu’en deux jours il
le porta à sa perfeclitiii. Des filamens de racine, de la bourre, de lu mousse, des plumes
cl des herbes fines sont les matériaux que celle espèce emploie sans arl el (pi'elle entasse
sans ordre, ainsi (jue la j)luparl dc celles (jui nicheiil dans des trous. Sa ¡iremière jionle
est ordinairement de six à huit oeufs blancs avec des taches rougeâtres ; la seconde est
moins nombreuse ; elle en fait une à son arrivée au mois de mai, cl l’autre en juillet.
I..C Ti’oglodyte ædoii a quatre pouces dc longueur; le bec brun en dessus, d’une
nuancc plus claire eu dessous, el long de sept lignes; le dessus de la lèle, du cou cl du
corps d’un ])i’un obscur, rayé Iraiisversalcnicnl de noir ; los couvertures supérieures et
les pennes des ailes traversées de gris et dc noir sur uu fond brun ; los pennes de la
queue et les plumes (jui la recouvrent en dessus, coupées en travers de |)eliles zôues
noires et grises ; lu goi’ge et le milieu du ventre gris ; le dessous du corj)s de la même
teinte, avec des lignes ii'ansversales d’iiii bruu noirâtre; les couvertures inférieures
de la (jueue d’un gris blanc, rayé iiTégulièremcnt dc noir; les j)icds de couleur
de corne.
La femelle ne diffère du mâle (ju’en ce (jue ses couleurs sont |)lus ternes el <jue sa
queue est moins longue; les jeunes lui ressemblent.
Le Troglodyte dc Surinam, M o ta c illa f u l v a , L in n . Gm. , dont j)arle rormiii. D e s .
iSH/*/«., a de tels rapports avec le précédent, (jue je le soupçonne de la même race. Il