celles iju’on y voit k celle époque ne serolent-elles pas nées dans des régions plus seplen-
irionaiiÆ et ne s’y seroient-ellcs pas arrêtées, trouvant le climat de celle conlrce plus
doux (juc celui de leur pays natal ? Je serois porté à le croire ; car j’ai l'emarcjué tju’après
le départ des indigènes, on est<|uelque temps sans en voir d’autres, et que celles qui sc
monlrentensiiilevienncntloulesduiiord: lesGrivesrobinssc conduisenlaussidclamôme
manièr(5. Quoi qu’il en soit, les Rouge-gorges bleus (jui se relirciii dans le sud, ne se
quittent point pendant leur absence ; en cll'ct, on les voit alors, en j>lus grande quanlilc
qu’en lout autre lemjjs, aux Bermudes, à la Géorgie, aux Florides et k la Louisiane,
contrées qui paroissent ôlrc le terme de leur course aulomnale ; car on ii’cn renconire
point sous la zòne lorride. On les trouve encore réunis à leur retour ; mais les bandes
sont moins nombreuses (ju’à leur départ. Ils arrivent au centre des États-Unis dès la fin
do mars , et restent en lainille ordinairement jusqu’au mois d’avril; mais dès (jue les
mâles commencent k chanter leurs amours, la discorde se met parmi eux : chacun se
dispose au combat pour avoir des l’emclles ; ils se battent alors avec le même acliarne-
inent (jue nos Moineaux, lorsqu’ils sont animés des mêmes désirs, cl ils vident leur (jue-
rclle en s’arrachant les plumes et en jetant des cris aigus (jue l’on n’entend qu'à cette
époque. Le clioix une lois décidé, chaque couple s'isole et s’erajiare d’un arroïKiissement
dont il éloigne tous les oiseaux de son esjjèce. Le creux d’un vieux pommier ou de lout
autre arbr(3 est le réduit obscur où la l'emelle cache son nid. De petites racines, des
herbes grossières, de la mousse et des plumes entassées sans ordre forment la couche où
elle dépose quatre à cinq ceufs. Elle s’occupe seule de celte mauvaise construction; le mâle
l’accomjiagne dans toutes les courses (jue nécessite la recherche de ces divei’s matériaux et
veille à sa sûreté pendant le travail et l’incubation. Deux couvées sont les fruits de leur
alliance. Les petits naissent couverts d’un duvet roux. Dès que la première nichée peut sc
passer des soins de la femelle, celle-ci s’occupe aussi-tôt de la seconde. Les jeunesse dispersent
pendant le jour, pour chercher leur nourriture, et se réunissent le soir près du
lieu de leur naissance, où ils se mettent sous la sauve-gardc du màle. Quand la seconde
couvée est parvenue à sa perfection, rune et l’autre sc réunissent et forment une petite
troupe, à laquelle les familles des cantons voisins se joignent j)our se rendre sous un
climat où les insectes , leur seule nourriture, se trouvent dans une abondance propor-
lionuce aux besoins de tous. Les ijjdividus (jui restent dans le nord, el qui sont toujours
en petit nombre, cherclieiit leur jiâuirc devant les granges, dans les champs de Lié , de
maïs et de millet.
Le vol des Rouge-gorges bleus est sinueux et très-rapide lorsqu’ils sont poursuivis par
l’oiseau de proie ; il est lent et droit dans leurs voyages ; ils se tiennent alors à (juehjue
distance les uns des aulres,el répètent sans cesse leur cri plaintif. Quand ils veulent s’arrêter,
ils descendent lentement et planent avec grâce, jusqu’à ce qu’ils soient posés : ils se dispersent
ensuite de tous côtés; mais ils no maa(jaent pas de se trouver le soir au rendez-
vous, qui est ordinairement sur la lisière d'un bois ; ils jnisscnl la nuit ensemble, j)arieiit
au lever de l’aurore, el ne se reposent (jue sur les dix à onze heures du malin.
L e u r n a tu re l peu c r a in t if p e rm e t d e les ap p ro ch e r fa c ilem en t ; cep en d an t ils savent
très-bien d is c e rn e r le d a n g e r ; ca r dés q u ’ ils voient (ju’on les p ou rch a sse , ils d(wi(Mnienl
U'ès-défians ; les m âles , su r - to u t , s’im ju iè tcn t plus promptemen t (juc les femelles. Los
can ton s d é co u v e r ts sont c e u x q u i le u r c o n v ien n en t le m ieu x ; aussi les v o it-on j>i'esque
tou jou r s su r les c lô tu re s des champs e t des v e r g e r s , et ra rem en t su r les arbres. Ils saisissent
a v e c adresse l’in sec tc ailé q u i v o ltig e à le u r p r o x im it é , et plon g en t a v e c u n e
g r a n d e v é lo c ité su r c e lu i q u i sc pose su r l’h e rb e . Ils p ou r su iven t d e même les coIéopt<*res
q u i c o u r en t dans les sentiers battus ou dans les chamj)s n o u ve llem en t labourés. Ils v iv en t
aussi d e v e r s et d e v e rm is s e a u x , et ils semblent les p ré fé re r à tout autre aliment ; car
c ’est p re sq u e tou jou rs à ter re q u ’ils ch e rch en t le u r pâture.
T o m e I I .